Alors que l’on envisage le retour progressif à la normale en terme de mesures limitant les déplacements et réunions à Hong Kong, on apprend ce Samedi l’arrestation de 15 opposants au gouvernement de Carrie Lam.
Intimidation
Tandis que devant les bons résultats en matière de lutte contre le coronavirus, Hong Kong envisage à présent la levée de l’interdiction des rassemblements de plus de 4 personnes pour les prochaines semaines, il semble que l’on ressorte les vieux dossiers dans un exercice de démonstration de force de la part du pouvoir. Parmi les personnes arrêtées figurent Jimmy Lai, patron du média d’opposition Apple Daily et les ex-députés pro démocratie Martin Lee Chu-ming, Albert Ho-Chun-yan, Lee Cheuk-yan. Les chefs d’accusation portent sur la participation à des rassemblement interdits entre août et octobre 2019, alors que l’on s’en souvient la contestation était à son comble contre le projet de loi autorisant d’extrader les justiciables vers la Chine populaire pour y être jugés.
Plus de 2 millions de personnes étaient descendues dans la rue au mois de juin soit un tiers de la population de la SAR et le bras de fer qui s’en était suivi entre manifestants pro-démocratie et forces de l’ordre défendant le pouvoir pro-Pékin avait conduit la Chief Executive à retirer son projet au mois de septembre. Entre temps, de nombreuses manifestations avaient dégénéré en épisodes violents et conduit la police à bannir de nombreuses marches sous prétexte de risques d’affrontements. C’est sous l’accusation de participation à l’une d’entre elles, le 18 août et le 1er Octobre, jour de la fête nationale chinoise, que Jimmy Lai à été emmené ce jour au poste de police de son quartier.
Contrôler les élections
Alors que se profilent en cette fin d’année les élections des représentants au parlement, beaucoup d’observateurs voient dans la démonstration de force d’aujourd’hui un avertissement du pouvoir afin de décourager la reprise éventuelle de rassemblements d’opposition quand la situation sanitaire sera rétablie. Rappelons que le camp pro Pékin a déjà subi un camouflet cinglant lors de élections de districts en perdant la quasi totalité des sièges locaux (17 districts sur 18) au profit du mouvement pro-démocratie. Pour aborder l’échéance cruciale de Septembre qui pourrait cette fois-ci voir basculer l’assemblée (legislative council), deux voies s’offrent au pouvoir: tenter de changer les règles du scrutin en bloquant des sièges pour les partisans de Pékin ou procéder à des manœuvres d’intimidation et de pression. Il semble qu’avant de tenter l’exercice délicat de changer la loi, les tenants du pouvoir explorent tout d’abord la seconde voie, les possibilités d’incapacitations électorales ne manquant pas, tel que la référence aux paroles prononcées dans le cas du très médiatique Joshua Wong qui avait permis de l’écarter des listes des élections de district en novembre dernier.
À suivre
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