Tinder peut être un bon moyen de faire des rencontres lorsque l’on part à l’étranger ou pour espérer trouver sa moitié. Vous téléchargez l’application, quelques minutes plus tard à force de swiper, c’est le match. Quelques échanges et une invitation est déjà posée. On vous propose d’aller boire un verre dans le vieux centre-ville d’Hanoï, veinard. Mais les choses peuvent parfois prendre une toute autre tournure. Aymeric, jeune expatrié d’une vingtaine d’année, s’est confié au Petit Journal. Il est revenu sur sa première expérience « romantique » à Hanoï.
« C’était mon deuxième jour au Vietnam, et je ne connaissais personne ici. Je rencontre une fille d’apparence charmante sur Tinder. Après quelques échanges, qui me paraissaient totalement normaux, elle me propose d’aller dans un club électro dans le centre de la ville », explique Aymeric.
Le jeune homme se rend au point de rendez-vous, une supérette située juste à côté d’une boîte de nuit électronique du district de Hoan Kiem à Hanoï.
Faire des rencontres au Vietnam
« Clara [dont le nom a été modifié], m’attendait en tenue de soirée. Elle me confie rapidement qu’elle aimerait boire du champagne ou de la vodka, après avoir décliné poliment ma proposition d’aller boire une bière. Séduit, je concède et la suis », raconte le jeune séducteur.
Sur le trajet, Aymeric remarque que le profil Tinder de la jeune femme n’existe plus. Les deux tourtereaux arrivent finalement devant la boîte de nuit, édifiée sur plusieurs étages.
« A peine arrivés à l’intérieur, un homme nous a bondi dessus et attablés dans une sorte de carré VIP. Je demande deux coupes de champagne, mais on me refuse la requête », se rappelle-t- ‘il.
Un homme va ensuite se montrer insistant, voire menaçant, pour l’obliger à commander une bouteille de champagne hors de prix. Trois, quatre, voire dix millions de dong la bouteille, ce qui équivaut à presque un salaire moyen mensuel d’un employé vietnamien. « Je commence à paniquer, et mon date Tinder me presse en me rappelant qu’elle adore ce bar, et que ce soir c’est une soirée spéciale, que je dois lui faire plaisir ». Pendant ce temps, la jeune femme semble échanger des messes basses et des messages avec le barman. « Finalement je lui dis que je dois partir, elle réplique alors en me rappelant que je ne peux pas laisser une jeune femme seule en boîte de nuit ». Aymeric finira par quitter le bar, sous le regard insistant des vigiles et du personnel du club.
Les autorités swipent à gauche
Le cas d’Aymeric n’est pas isolé. Les commentaires Google Maps du club en question regorgent de cas similaires à celui de notre jeune expatrié.
« Arnaque Tinder, on vous incite à commander des bouteilles hors de prix », « Je me suis fait avoir comme un bleu, des jolies filles vous incitent à les suivre aux alentours du bar, j’ai dépensé tout mon argent ».
Un Subreddits a même été créé pour recenser les profils Tinder des arnaqueuses, et répertorier les témoignages des victimes. Le Reddit cite le nom d’autres bars, signe que la pratique est répandue à Hanoi. Mais la capitale Vietnamienne n’est pas la seule à voir émerger ce genre de pratique. Cette arnaque sévit dans plusieurs grandes villes du globe. Notamment au Japon avec le concept des Host Club. Les jeunes hommes/femmes qui rabattent leur cible pour les faire boire, toucheront une commission sur chaque euro dépensé.
En septembre 2022, le média vietnamien Hànộimới rapporte que trois personnes avaient été condamnées par le tribunal populaire de Hanoï pour « vol » au sujet de l’ouverture d’un bar dans le centre-ville d’Hanoi. Une somme de deux milliards de VND a été débloquée, par Le Thi Hien et Vu Anh Hoang pour que le site ouvre ses portes. En contrepartie, Nguyen Thi Minh Trang, alors directrice du bar, devait assurer des ventes de plus de 1,5 milliards de VND mensuellement. Pour attirer toujours plus de clients, Trang a recruté des employées et les a incitées à créer de faux comptes sur les réseaux pour attirer toujours plus de clients. Une fois la commande au prix exorbitant passée, la jeune femme s’éclipsait, obligeant le client à sortir le portefeuille. La justice a finalement condamné Nguyen Thi Minh Trang à 7 ans de prison avec aménagement de peine.