La France reste leader des importations de vin au Vietnam. Ce lundi 1er avril, 34 exposants basés dans différentes régions de France ont participé à Tastin’France à Hanoï. Même si la pandémie a fragilisé le marché, « on est plutôt sur une phase de reprise » affirme Olivier Brochet, ambassadeur de France au Vietnam.
La 14ème édition de « Tastin’France » a réuni 34 exposants issus des filières françaises de vins et spiritueux ce 1er avril à Hanoï. Coorganisé à l’hôtel Grand Mercure d’Hanoï par l’Ambassade et par Business France, certains ont fait le déplacement des régions de Champagne, de la Loire, du Rhône, ou encore de la Nouvelle Aquitaine.
L’objectif était de transmettre leur passion et de proposer des partenariats aux importateurs et différents acteurs vietnamiens. Dégustations, échanges, découverte de différents cépages, plus d’une centaine de personnes étaient présentes.
« Ce qui est aussi très important pour nous en dehors des ventes, c’est d’accompagner l’information du goût du consommateur vietnamien pour qu’il sache faire la différence entre les vins », explique Olivier Brochet, ambassadeur de France au Vietnam.
Les ventes de vins d’origine française représentent un quart des ventes totales du marché au Vietnam. Le secteur reste l’un des plus dynamique d’Asie, même s’il reste fragilisé par la situation économique mondiale.
Entre 2022 et 2023, les importations de vin chutaient de 14,5% en volume.
« C’est un marché considéré comme émergent, comme le Vietnam en général, avec une croissance économique forte, des moyens qui augmentent, une classe moyenne qui émerge et découvre le plaisir du vin. Les vins français ont une bonne réputation, ils occupent une place importante sur le marché en termes de valeur », continue l’ambassadeur.
Douce reprise des importations de vins français au Vietnam
En 2020, période de pandémie, l’import de vin de l’hexagone a chuté de 60% par rapport à 2019 selon Business France.
« La crise de la covid-19 a un peu déstabilisé, déstructuré le marché, mais actuellement on est plutôt sur une phase de reprise », détaille Olivier Brochet.
Le conflit Israélo-Palestinien et les récents événements impliquant des attaques de rebelles Houthis du Yémen à l’encontre des bateaux traversant la Mer Rouge, ralentissent le commerce mondial. Certains navires doivent passer par le Cap de Bonne-Espérance, ce qui rajoute deux mois à l’arrivage des marchandises jusqu’au Vietnam.
« Pour la logistique des importateurs, c’est terrible. On a des partenaires vietnamiens qui importent des vins en petite quantité, par avion. Les quantités commandées sont moindres, on parle de 240 bouteilles, les coûts sont énormes. Les importateurs amortissent sur le prix des vins, moins abordables pour le consommateur. Une commande passée le lundi 1er avril pourra arriver autour du 10 avril à Hanoï. En ce moment par navire, il faudrait attendre jusqu’en septembre », explique Maximilien Olio, manager des exports pour la Compagnie des Vins d'Autrefois.
Selon lui, les événements géopolitiques du Moyen-Orient ne fragilisent pas la reprise des ventes après la COVID-19.
« Les stocks sont toujours là. Lorsqu’ils seront bas et si la demande persiste, les gens referont des commandes. On espère aussi que le conflit en Palestine ne durera pas », précise Maximilien Olio.
Marché ouvert aux « tendances »
Valérie Gosselin Conche, gérante de Pure Line Wine Spirit, a rejoint Hanoï depuis la Nouvelle Aquitaine.
« On recherche des importateurs. Le marché est un peu bouché en ce moment. Je reste optimiste, il y a de très belles opportunités ici, le marché étant en croissance. Les Vietnamiens boivent majoritairement du rouge, et à 95%, ce sont les hommes, les consommateurs », ajoute Valérie.
Mais selon cette Bordelaise, les femmes sont de plus en plus séduites par le vin.
« Le marché est très ouvert aux nouvelles tendances. On remarque aussi que les jeunes recherchent à boire du vin sans-alcool et du vin bio. La tendance aussi, c’est le vin en canette. Pour tenter de séduire la jeunesse, on constate qu’ils sont vraiment ouverts au packaging », explique la gérante.
Les nouvelles étiquettes de Valérie Gosselin Conche ont été réalisées en collaboration avec l’un de ses amis artiste. Ses bouteilles, à l’attrait artistique, pourraient plus retenir l’attention des nouvelles générations. « En magasin, les gens n’ont pas besoin de connaître l’appellation Bordeaux, ils vont craquer et faire acte d’achat parce qu'il y a un cépage, comme le cabernet sauvignon, et parce qu’il y a une étiquette qui sort du lot », estime Valérie Gosselin Conche.
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