Il est certain que cette année le 8 mars aura une résonance toute particulière. Les femmes n’ont pas attendu qu’une journée leur soit consacrée pour lancer des mouvements sans précédent tels que #balancetonporc, en France, et #meetoo, aux Etats-unis. Mouvements qui ont permis, grâce aux réseaux sociaux notamment, de libérer la parole sur les discriminations et les violences dont sont victimes les femmes, qui constituent rappelons le, la moitié de l’humanité.
Des discriminations qui persistent … même en France et en Allemagne
Cette année en Allemagne on fêtera les 100 ans de l’obtention du droit de vote des femmes - obtenu en 1918. Le 8 mars c’est donc tout de même l’occasion de célébrer le fait que le droit de vote des femmes est « officiellement acquis » dans « tous le pays du monde ». On soulignera qu’en Arabie Saoudite, les femmes encore considérées comme mineures doivent avoir l’autorisation de leur mari pour voter. Le droit de vote n’est cependant qu’une facette de cette journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Certes il s’agit là d’un droit fondamental mais le droit de disposer de son corps l’est tout autant, or dans de nombreux pays le droit à l’avortement n’est pas encore acquis, et pire, des femmes sont envoyées en prison pour avoir fait une fausse couche comme ce fut le cas récemment au Salvador. Bien qu’il existe clairement une séparation Nord-Sud en ce qui concerne les droit des femmes, le fait d’être une femme est encore discriminant dans des pays du Nord comme la France ou l’Allemagne. La discrimination à l’embauche est toujours importante, notamment du fait de la charge que représentent les enfants pour une femme aux yeux des employeurs. Et une fois passé le cap de l’embauche, il faut encore se battre pour l’égalité salariale.
« Garde tes promos, je veux du boulot. »
Cette journée internationale de lutte pour le droit des femmes, mise en place par l’ONU en 1975, doit encore aujourd’hui permettre de rappeler le chemin qui reste à parcourir, et ne pas au contraire desservir la cause. En effet on observe un raccourci sémantique de la part de nombreuses entreprises qui réduisent le nom de cette journée aux termes de « journée de la femme », et en font un outil marketing emprunt de sexisme. Entre les promotions sur les sous-vêtements ou pire sur les produits ménagers, la journée internationale de lutte pour les droits des femmes prend parfois des tournures anti-féministes que de nombreuses associations dénoncent avec des slogans comme « Garde tes promos, je veux du boulot ».
A Francfort, 48 portraits de femmes seront exposés dans la salle des Empereurs de la marie du 9 au 27 mars. Plus d'informations ici : http://frauen-macht-politik-ffm.de/#frauenportrait
Maxime Ollivier, www.lepetitjournal.com/francfort, mercredi 7 mars 2018
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