Jean-Marc Merriaux, directeur de la Mission Laïque française, voue depuis 25 ans sa carrière à l'éducation. Il s'est toujours engagé à promouvoir l'éducation laïque et la diversité culturelle dans l’ensemble des postes qu’il a occupé. Dans cet entretien, il partage sa vision sur l'éducation française, ainsi que les objectifs de la Mission Laïque française.
Combien d'élèves accueillez-vous actuellement au sein des établissements du réseau de la Mission Laïque Française ?
Mission Laïque Française a accueilli 61. 460 élèves sur l'année 2021-2022. Nous sommes à peu près dans les mêmes proportions en cette rentrée 2022-2023. Il y a eu une augmentation très importante ces 10 dernières années, s’expliquant en partie avec l’ouverture de nouveaux établissements.
Réfléchir à comment renforcer l’attractivité de nos établissements, le tout, dans un environnement international de plus en plus concurrentiel
Quels sont les grands axes de votre stratégie d’ici 2027 ?
La pédagogie est au cœur même de notre stratégie. Il y a des défis autour du plurilinguisme. Il y a également des enjeux autour des enseignements (sciences, technologies, ingénierie…etc), des enjeux avec la formation des personnels. Nous continuons à développer cette offre riche et variée renforçant l’excellence pédagogique du modèle français à l’international.
Enfin, nous avons des enjeux en lien avec l’environnement concurrentiel. Réfléchir à comment renforcer l’attractivité de nos établissements, le tout, dans un environnement international de plus en plus concurrentiel. Je vous en fais une lecture rapide, mais ce sont aujourd’hui nos axes prioritaires.
Nous avons une majorité d'enseignants recrutés localement
D'où viennent les professeurs formés au sein de la MLF ?
Nous avons une majorité d'enseignants recrutés localement. Ils peuvent être de nationalité française mais ne sont pas tous titulaires de l’Education nationale.
Notre offre de formation est donc en lien avec cette spécificité. Ce sont des offres de formations diplômantes. Nous avons également deux centres de formations, à Abidjan et Rabat.
Nous pouvons avoir des établissements qui accueillent un grand nombre d'élèves en situation de handicap
Qu’avez-vous mis en place pour rendre vos établissements davantage inclusifs ?
C’est un enjeu très fort pour nous. Il n'y a pas spécialement de nouveautés mais il y a déjà des dynamiques mises en place. Notamment dans la formation, afin de bien accueillir chacun des élèves - dans un contexte où on doit avoir la capacité de l'intégrer au mieux dans nos établissements. Cela demande un travail avec l'ensemble de la communauté éducative : avec les enseignants, la vie scolaire, le chef d'établissement, les parents etc…
Nous pouvons avoir des établissements qui accueillent un grand nombre d'élèves en situation de handicap. Nous sommes donc amenés à assurer un suivi. Nous utilisons des dispositifs numériques en lien avec la stratégie numérique portée dans nos établissements. Mais on est aussi amenés à nous adapter à un contexte local.
Je dirai même que c’est l'ADN de l'association : 2 cultures, 3 langues
Qu'est-ce qui fait, selon vous, la particularité de l'enseignement français à l'étranger ?
La particularité de l'enseignement français à l’étranger repose sur plusieurs dimensions. La première avec la MLF est l’enjeu du plurilinguisme, qui est axée aussi sur des enjeux d’interculturalité. Je dirai même que c’est l'ADN de l'association : 2 cultures, 3 langues.
L'ensemble de nos établissements sont également homologués et donc conformes au programme français, ce qui n'est pas le cas d'un certain nombre d’autres acteurs. Nous nous appuyons sur les programmes de l'Éducation nationale, c’est la force du modèle éducatif français à l’international.
Pour nous, les enjeux sont de pouvoir valoriser la conformité de notre cursus au programme français, et de montrer sa pertinence - notamment avec les débouchés possibles dans l’enseignement supérieur
L'offre pédagogique française crée aujourd’hui le débat. Pensez-vous que cet enseignement fait toujours bonne figure sur la scène internationale ?
On est très fort pour remettre en cause cet enseignement. On attache beaucoup d'importance à l'éducation. Elle constitue un maillon fort de notre démocratie et de notre République.
Lorsque vous regardez à l’international, le programme français continue à être un programme offrant l’excellence. Un programme reconnu, avec un réel accompagnement des élèves dans leur développement.
Pour nous, les enjeux sont de pouvoir valoriser la conformité de notre cursus au programme français, et de montrer sa pertinence - notamment avec les débouchés possibles dans l’enseignement supérieur.