Suite au lancement d’une pétition demandant sa démission, la députée de la 2e circonscription des Français de l’étranger, Paula Forteza, souhaitait s’exprimer sur la polémique autour de sa candidature à la mairie du 19e arrondissement de Paris et son engagement auprès des Français d’Amérique latine.
lepetitjournal.com : Une pétition lancée par des conseillers consulaires demande votre démission, quelle a été votre réaction ?
Paula Forteza - Nous entrons dans un moment de campagne électorale avec la réélection des conseillers consulaires. Je constate que les premiers signataires de cette pétition sont des élus de l’opposition. Je vois donc cette pétition comme s’inscrivant dans une démarche politicienne et électoraliste. Cecile Lavergne que je connais par ailleurs, a toujours eu ce ton agressif à mon égard, alors que j’ai essayé tout au long de mon mandat de travailler avec les conseillers consulaires au delà des clivages politiques. Les questions des Français de l’étranger sont des questions assez techniques et concrètes. Nous pouvons y travailler ensemble au-delà des étiquettes politiques. C’est pour cela que nous avons ouvert des boucles de discussion et que nous avons mis en place des réunions pour travailler en concert. Avec cette personne, cela a toujours été difficile contrairement aux autres conseillers consulaires.
Cette pétition vous reproche votre manque de présence sur les questions liées à votre circonscription, que leur répondez-vous ?
Je reçois régulièrement des plaintes sur le fait que je ne suis pas assez présente. Etre députée des Français d’Amérique latine est structurellement assez frustrant pour moi et les citoyens. Je couvre 33 pays et il m’est physiquement impossible d’être présente partout et tout le temps alors que nous avons un agenda législatif très chargé.
Je suis cependant de très près ce qui se passe dans ma circonscription. Je suis en contact régulier avec les ambassadeurs et le ministère des Affaires étrangères pour m’assurer que les Français de l’étranger sont en sécurité et ne sont pas atteints directement par ces crises. Mon rôle n’est pas un rôle diplomatique, je n’ai pas à m’immiscer dans la politique locale. Mon rôle est d’être représentante des Français de l’étranger.
Je revendique la possibilité d’avoir une double appartenance.
Est-ce que l’on peut, selon vous, être une élue de proximité à la fois à Paris et dans une circonscription des Français à l’étranger ?
Je revendique la possibilité d’avoir une double appartenance. Je suis née à Paris, de parents argentins. J’ai habité en Argentine pendant 20 ans. Aujourd’hui, je travaille à Paris. Je crois que cette double appartenance dans un monde globalisé est de plus en plus courante et surtout pour les Français de l’étranger. Pour moi, il n’y a là aucun sujet. Je crois que c’est quelque chose que l’on peut montrer comme une richesse. Je me sens donc légitime pour avoir un engagement pour les Français de l’étranger et un engagement à Paris. D’autant plus que je me suis engagée pour suivre un candidat en qui je crois énormément. Cédric Villani porte des engagements pour plus de transition environnementale, pour plus de transition démocratique, qui sont des enjeux sur lesquels je travaille depuis longtemps.
Mon engagement à Paris, actuellement, se fait sur mon temps personnel. Cela n’empiète absolument pas sur mon travail de parlementaire. J’étais par ailleurs très engagée sur les questions liées au numérique avec la remise d’un rapport sur le quantique, un rapport en cours sur l’identité numérique mais aussi un travail législatif sur l’économie circulaire et beaucoup de travaux qui visent les Français de ma circonscription notamment sur la représentation des Français de l’étranger et la réforme de l’enseignement français à l’étranger.
Les gens qui me connaissent savent que je suis quelqu’un qui travaille beaucoup et que je suis au service de mon mandat.
Si vous êtes élue à la mairie du 19e arrondissement de Paris, comment imaginez-vous cumuler votre travail en circonscription et à Paris ?
Il s’agit du même rythme que celui que je tiens aujourd’hui. Je vis et travaille à Paris et je me déplace une fois par mois ou tous les deux mois en circonscription. Je m’engage à conserver ce rythme. Cela ne changera en rien mon engagement pour les Français de l’étranger. Il y a aussi la question de l’impact environnemental et du bilan carbone de ces aller-retours réguliers et avec mon équipe nous nous projetons sur des déplacements plus longs mais plus espacés.
Au delà de cela, nous avons également tout un tas de moyens pour pouvoir faire notre travail et être à la hauteur des enjeux. Nous avons notre newsletter que l’on fait partir tous les mois, ce qui permet de faire un point sur mon activité à l’Assemblée et sur mes déplacements. Les gens qui me connaissent savent que je suis quelqu’un qui travaille beaucoup et que je suis au service de mon mandat.