« Le réchauffement de la planète, qui atteindrait 1,5°C à court terme, entraînerait une augmentation inévitable de plusieurs dangers climatiques » précise dans son dernier rapport le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat). Quelles sont les conséquences du changement climatique sur chaque continent ? Est-ce irréversible ? Après un premier article visant à analyser dans quels pays nous ne pourrons plus nous expatrier, nous vous proposons un résumé pour chaque continent, des catastrophes envisageables selon le GIEC.
Le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) propose chaque année un rapport exposant les conséquences du réchauffement climatique, ainsi que les solutions à adopter. À l’heure où certains changements liés à notre climat sont d’ores et déjà observables sur une échelle internationale, plusieurs avenirs restent plausibles. Le groupe de scientifiques ajoute que « les actions à court terme qui limitent le réchauffement de la planète à près de 1,5°C réduiraient considérablement les pertes et dommages prévus liés au changement climatique, bien qu’ils ne peuvent, les éliminer tous. »
Lutter pour limiter les dégâts d’une bombe climatique
Si les mesures nécessaires ne sont pas appliquées pour limiter la bombe climatique, au-delà de 2040, celle-ci « entraînera de nombreux risques pour les systèmes naturels et humains. Les impacts évalués à moyen et long terme sont jusqu’à plusieurs fois supérieurs à ceux observés actuellement » rapporte le GIEC.
L’ampleur et le rythme du changement climatique dépendent alors fortement des mesures d’atténuation et d’adaptation à court terme. Et le GIEC est sans appel : « Les impacts négatifs prévus ainsi que les pertes et les dommages connexes augmentent avec chaque augmentation du réchauffement climatique… »
« La vulnérabilité des écosystèmes et des populations au changement climatique diffère considérablement d’une région à l’autre et à l’intérieur d’une même région (…) Environ 3,3 à 3,6 milliards de personnes vivent dans des contextes qui sont très vulnérables au changement climatique. » - GIEC
Le GIEC prévient des conséquences du réchauffement climatique sur les continents
Pour réaliser cette enquête, le GIEC précise dans son dernier rapport que « l’élaboration de diagrammes synthétiques pour les petites îles, l’Asie ainsi que l’Amérique centrale et du Sud a été limitée en raison de la rareté des projections climatiques à échelle réduite ». Les scientifiques ajoutent également que « ces conséquences peuvent varier » en fonction des mesures adoptées.
Europe : des maladies mentales liées au réchauffement climatique
En Europe, et comme sur l’ensemble des continents, les risques sont multiples. Le dernier rapport du GIEC met en avant les maladies mentales provoquées par le changement climatique, dont l'éco-anxiété. Camille Etienne, activiste pour le climat, précise que pour lutter nous devons commencer « notre deuil ». Le monde dans lequel nous pensions grandir ou vieillir est différent, voire doit être réinventé. Mais vers quel lendemain se diriger ? Cette perte de sens provoque des dépressions et dans le pire des cas, des suicides. L’Europe serait particulièrement touchée par ce mal-être.
Une plus forte mortalité est aussi à prévoir en raison de l’augmentation des températures et des chaleurs extrêmes. La sécheresse provoquerait de son côté une pénurie d’eau dans de multiples secteurs, des pertes de productions agricoles et une augmentation de catastrophes naturelles. Les infrastructures situées au bord de mer peuvent être impactées par la montée des eaux, ce qui aura également une conséquence négative sur l’économie du continent.
Amérique du Nord, dégradation des écosystèmes marins
Des problèmes de santé mentale liés au réchauffement climatique sont également attendus en Amérique du Nord. La cause ? Une forte sensibilisation aux sujets environnementaux. L’augmentation des températures pourrait être elle aussi extrême. Le GIEC signale un risque particulier de la dégradation des écosystèmes marins, côtiers et terrestres, en plus d’une perte de fonction et de services de protection. Il en ressort de même pour les ressources en eau douce qui devraient disparaître au rythme du réchauffement climatique. Aucun chiffre n’est pour autant précisé. Ce groupe rajoute qu’il y existe des "risques pour les moyens de subsistance et les activités économiques dus aux risques climatiques en cascade et cumulés. Ceux-ci sont valables pour les villes, les établissements et les infrastructures côtières dus à l’élévation du niveau de la mer. »
Amérique centrale et du Sud : de plus en plus d’épidémies
Le GIEC rapporte qu’en Amérique centrale et du Sud des effets sanitaires graves peuvent-être envisagés dus à l’augmentation des épidémies. L’accent est mis sur les maladies à transmission vectorielle.
Le blanchiment des coraux, soit leur dégradation, provoquera aussi une dégradation des écosystèmes marins. Des dommages aux personnes et aux infrastructures dus aux inondations, aux glissements de terrain, à l’élévation du niveau de la mer, aux ondes de tempête et à l’érosion côtière.… seront à observer.
Afrique, extinction en masse des espèces et inégalités plus marquées
Sans grande surprise, un des impacts envisageables - et déjà observables - en Afrique est l’extinction en masse de plusieurs espèces. Cela est sans compter une réduction ou perte irréversible des écosystèmes engendrant une forte insécurité alimentaire et des risques de malnutrition.
Il faut également prévoir une augmentation de la mortalité et de la morbidité humaines en raison de la chaleur accrue et des maladies infectieuses - notamment avec les maladies à transmission vectorielle et diarrhéique. Ces changements auront pour conséquence l’augmentation des inégalités et des taux de pauvreté. Les pays riches ainsi que les personnes les plus aisées auront davantage de ressources pour s’en sortir, déménager, et auront accès à plus de soins. Le réchauffement climatique est pour le GIEC ou Oxfam - un mouvement citoyen au service de la lutte contre les inégalités et la pauvreté - un combat social, en plus d’un combat écologique.
En Asie, des vagues d’émigration à prévoir
En Asie, des dommages sur les infrastructures urbaines, en particulier dans les villes et établissements côtiers, sont à prévoir. Celles-ci entraîneraient de nombreuses vagues d’émigration, toujours selon le GIEC.
Le blanchiment plus fréquent et la mortalité corallienne consécutive induite par le réchauffement et l’acidification des océans, l’élévation du niveau de la mer, les vagues de chaleur marines et l’extraction des ressources seront aussi des conséquences graves à observer. Le GIEC rajoute qu’« un risque important pour la sécurité alimentaire en raison de l’augmentation des températures extrêmes, de la variabilité des précipitations et de la sécheresse » est à noter.
L’Océanie : son agriculture en péril
En Océanie, l’un des impacts marquant lié au changement climatique est sûrement la dégradation des récifs coralliens tropicaux peu profonds, ainsi que leurs biodiversités associées. Les milieux alpins australiens seront, quant à eux, touchés par la diminution de la quantité de neige. Un risque pour la sécurité alimentaire et hydrique en raison de l’augmentation des températures extrêmes, de la variabilité des précipitations et de la sécheresse pourrait survenir.
Les îles menacées par la montée des eaux
Dans les pays insulaires, une perte de la biodiversité et des services écosystémiques terrestres, marins et côtiers sont à envisager… voire déjà constatés. Une réduction du tourisme, souvent principal revenu de ces pays, devrait survenir. Et donc bousculer l’économie. Non sans surprise, du à l’insécurité alimentaire et la montée des eaux, de nombreux habitants devront quitter leur terre natale, pour certains déjà submergée. Les premiers réfugiés climatiques sont d’ailleurs des insulaires.