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Environnement, Humain, ... Yann-Arthus Bertrand nous dévoile ses obsessions

Yann-Arthus Bertrand est exposé du 8 septembre au 23 novembre à l’Espace Frans Krajcberg (Paris)Yann-Arthus Bertrand est exposé du 8 septembre au 23 novembre à l’Espace Frans Krajcberg (Paris)
Écrit par Anne-Claire Voss
Publié le 4 octobre 2022, mis à jour le 4 octobre 2022

Découvrir le Kenya et sa biodiversité, comme vous ne les avez jamais vus. Du 8 septembre au 23 novembre, l’Espace Frans Krajcberg (Paris) propose l’exposition Obsession! avec comme commissaires Yann Arthus-Bertrand, Sylvie Depondt, Eric Darmon et Capucine Boutte. Le célèbre photographe français y expose ses photographies. Il confie : « Un photographe c’est quelqu’un qui est un peu obsédé, qui désire souvent refaire les choses. C’est pour cela que cette exposition porte ce nom. »

 

L’Espace Frans Krajcberg, Centre d'art contemporain Art & Nature (Paris), propose du 8 septembre au 23 novembre l’exposition Obsession !, reprenant le travail du photographe français, Yann-Arthus Bertrand. Les commissaires ne sont autres que l’artiste accompagné de Sylvie Depondt, présidente de l’association des Amis de Frans Krajcberg, d’Eric Darmon, le secrétaire général et de Capucine Boutte, chargée du développement et des partenariats.

 

 

Photographie du lac Magadi au Kenya - Yann-Arthus Bertrand
Photographie du lac Magadi au Kenya - Yann-Arthus Bertrand

 

On y découvre 12 photographies - toutes plus spectaculaires les unes que les autres - du lac Magadi au Kenya, dans la Province de la vallée du Rift. Cette déchirure de la croûte terrestre, survenue il y a 30 millions d’années environ, s’étend sur près de 7.000 km dans l’est de l’Afrique. Bordé de hauts plateaux volcaniques, ce vaste fossé d’effondrement, succession de dépressions (rift valleys), allant de la mer Rouge jusqu’au Mozambique, abrite un chapelet de grands lacs (Turkana, Kivu,Tanganyika, Malawi...) et de plus petits comme le lac Magadi, le plus méridional.

 

Yann-Arthus Bertrand et le lac Magadi, au Kenya

En photographiant le lac Magadi, Yann Arthus-Bertrand met son regard au service d’un lieu qui n’est pas à proprement parler menacé. Il confie : “j’étais fasciné par la beauté graphique de ce site, par les tonalités étonnantes des formations cristallines et par la vie qu’il recèle en abritant une multitude de microcosmes.“ Comme en témoigne Françoise Jacquot, responsable photo de Yann Arthus-Bertrand : “Il y est allé une dizaine de fois tant sa fascination pour ce lieu l’obsède. Encore et encore, il a sillonné ce lac toujours changeant, et rapporté les images d’un monde surprenant, envoûtant. Je n’y suis jamais allée mais je le connais comme personne. Il me suffit de me plonger dans les images de Yann-Arthus Bertrand et de son obsessionnel besoin d’y revenir, et mon esprit voyage, rêve, de ce monde révélé qu’il capte avec toujours autant d’enthousiasme et d’émerveillement”. À cette occasion, Yann-Arthus Bertrand a accepté de nous répondre.

 

 

Pour moi, photographier des personnes, c’est photographier la nature

 

Comment en êtes-vous venu à la photographie de nature ?

J’avais créé une réserve naturelle en France dont je me suis occupé pendant 10 ans. Je voulais devenir scientifique et je rêvais de travailler sur les lions.

Un doctorat spécial pour les personnes ne disposant pas de diplôme - ce qui est mon cas - était proposé. J’ai donc commencé une thèse avec ma femme, Anne. Je ne suis pas allé jusqu’au bout car j’ai découvert entre temps la photographie. C’est eux qui m’ont tout appris.

 

Pour moi, photographier des personnes, c’est photographier la nature. Il n’y a pas d’un côté les Hommes, et de l’autre la nature. L’Homme, c’est la nature. Je fais un très gros travail de portraits en ce moment.

 

le vrai engagement, celui qui est profond, sincère, est rare

 

Pourquoi avoir accepté d’exposer vos photographies au sein de L’Espace Frans Krajcberg, Centre d'art contemporain Art & Nature ?

Je suis allé travailler à Davos (Suisse). Je devais parler lors d’une conférence et me suis retrouvé assis à côté de Frans Krajcberg*. Je devais raconter ma vie, mes expériences, et lui m’a raconté la sienne juste avant la prise de parole. Il se rappelait des camps de concentration, de ses parents, de ses explorations et découvertes. Il était tellement formidable que je me suis dit qu’il allait être bien plus intéressant que moi pour parler d’environnement. Je l’ai donc finalement laissé faire (rires).

 

Je pense qu’il n’y a pas beaucoup d’artistes engagés, qu’il y en a même très peu. Il y en a qui parlent mais qui se promènent en jet juste après avoir tenu un discours éco-responsable. Je ne râle pas et ne critique pas ces personnes, mais le vrai engagement, celui qui est profond, sincère, est rare. C’est cela que j’ai aimé chez cet ami.

 

Vous savez, il n’y a pas de message pour tout. Je suis simplement heureux d’exposer ces clichés aujourd’hui

 

Quel message souhaitez-vous faire passer ?

Ce sont des photographies que je ne montre quasiment pas, mais comme on m’a proposé une exposition, j’ai accepté. Souvent, pour la Terre vue du ciel (NDLR : projet artistique de Yann-Arthus Bertrand regroupant de nombreuses photographies), nous organisons de grandes expositions avec beaucoup de texte. On y trouve généralement entre 80 et 120 tirages. On y raconte une histoire sur la planète. Il n’y a pas beaucoup de petites expositions comme celle-ci. Cela m’amusait aussi de monter une exposition un peu différente, de montrer quelque chose que le public ne connaissait pas. Mais vous savez, il n’y a pas de message pour tout. Je suis simplement heureux d’exposer ces clichés aujourd’hui.

 

*Frans Krajcberg (1921-2017) était un ingénieur, peintre, sculpteur et photographe polonais puis brésilien, militant de la cause environnementale

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Anne-Claire Voss
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