Alix Carnot est directrice associée d’Expat Communication, société spécialisée dans l’accompagnement des expatriés. Elle est aussi auteur d’un livre sur la double carrière chez les couples expatriés, « Chéri(e ) on s’expatrie ». Alors voici 6 clés qu’elle tire de son observation des talents internationaux pour gérer efficacement votre carrière et votre recherche d’emploi.
1. Comprendre ses atouts, et ses faiblesses
Quatrième fois que Paul entend la même réponse. « Bravo pour ce parcours international ! Taïwan, Dubaï, Rio… très intéressant ! Mais malheureusement, votre expérience ne correspond pas à nos besoins. »
Léa, elle, se heurte sans cesse au même obstacle. « Ah, vous avez suivi votre conjoint. Alors vous repartez quand ? »
Expatrié en bonne et due forme, VIE ou en contrat local, collaborateur envoyé par une entreprise ou conjoint accompagnateur, nous nous heurtons tous à des obstacles similaires. Que ce soit dans le pays d’accueil ou encore plus au retour, nos parcours atypiques ne rentrent pas dans les cases.
Parcours atypique : atout ou faiblesse ?
Oui, un parcours atypique peut constituer un atout.
Mais la première démarche consiste à prendre du recul par rapport à notre profil et accepter aussi ses faiblesses. Quel inconvénient nous attribue un recruteur ? Par rapport à un candidat local, il verra sans doute des lacunes en termes de niveau de langue, de connaissance du marché, de réseau… Il s’inquiètera de la durée de notre séjour. Il se demandera comment nous allons nous adapter. Il faudra donc trouver des réponses à ses doutes, et identifier quels atouts peuvent compenser ces faiblesses.
En quoi représentez-vous un atout sur le marché que vous visez ? Les expatriés disposent de softskills précieux. En effet, ils développent dans leur mobilité des compétences comportementales comme le courage, l’adaptabilité, la capacité à faire face à l’inconnu. Il faut les identifier et les prouver.
2. Pour cela, se plonger dans l’inventaire de ses compétences
Honnêtement, ce n’est pas qu’une partie de plaisir, mais pas de recherche d’emploi sans un inventaire complet de ses réalisations. Ce que l’on appelle communément le « bilan de compétences ». Un exercice long et fastidieux mais essentiel pour pouvoir développer un projet réaliste et par la suite pouvoir convaincre un recruteur. En expatriation, on travaillera particulièrement sur la clarté de ses réalisations pour se faire comprendre d’un interlocuteur étranger.
3. En même temps, écouter ses envies profondes
Parallèlement à cette analyse objective, je vous propose de descendre en vous pour écouter vos envies. Pas seulement dans une optique de développement personnel et de bien-être. Je ne suis pas certaine que les mois qui viennent permettront à chacun de mettre son épanouissement personnel en premier. Avec la crise, il faudra aussi se montrer réaliste.
Néanmoins, impossible de trouver du travail si on lutte contre ses envies profondes. Et souvent, en prenant le temps de la réflexion, on découvre des marges de liberté plus larges que prévues. Je me souviendrai toujours de Françoise qui nous expliquait que « puisqu’il faut faire bouillir la marmite, je vais reprendre un poste de chef comptable ». Mais qui l’aurait embauchée vu l’air de martyr qu’elle affichait ! Finalement, elle a fait le point et découvert qu’elle pouvait se permettre la reconversion dans l’artisanat dont elle rêvait. Et financièrement, la différence restait acceptable.
4. Puis networker efficacement
Pour avancer dans ces réflexions comme pour les mettre en œuvre ensuite, le réseau s’avère indispensable. Les rencontres jouent à la fois le rôle de miroir, de révélateur, d’informateur, de conseil, voire de source d’embauche. Comment sinon se repérer dans un marché mal connu, que ce soit dans un pays étranger, ou au retour ?
Or cette démarche a mauvaise presse. Le networking rebute, fait peur, bloque. Pourtant 90% des expatriés interrogés par l’Expat Lab et qui ont trouvé du travail estiment que le réseau a joué un rôle déterminant dans leur embauche. Et plus encore en contexte de crise.
Bonne nouvelle : le networking s’apprend. Avec une démarche ajustée et des objectifs clairs, on peut même y prendre goût.
5. Savoir communiquer et se vendre
Une fois ces étapes passées, il reste à savoir communiquer avec le marché. Linkedin, CV, pitch, lettre de motivation… ou site internet et page Facebook pour les entrepreneurs, autant d’exercices inévitables mais très valorisants.
On dit « bien dans ses baskets », mais on pourrait aussi dire « bien dans son CV. En effet, quelle fierté et quelle confiance on tire d’un profil Linkedin qui donne une image attirante de nos talents et de nos expériences. Voilà le but à atteindre quand on attaque l’actualisation de ses outils, tout en suivant les pratiques du pays ciblé. Il en va de même pour la préparation des entretiens.
6. Ne pas rester seul
Un projet réaliste et motivant, des outils, une bonne vue du marché. Il reste à passer à l’action. Or même avec ce travail préparatoire, les recherches des expatriés se révèlent souvent longues et ardues (longues, difficiles et pénibles disent les expatriés dans les enquêtes de l’Expat Lab). On voit bien dans ce qui précède le gros travail que représente une recherche d’emploi ainsi que le savoir-faire et la persévérance qu’elle requière.
Expat Communication propose trois solutions :
Des programmes de recherche d’emploi en groupe et à distance, les Jobs Boosters Cocoons. Un coach anime un groupe de 4 à 6 expatriés avec le support d’une plate-forme digitale. Un bilan de compétences collectif en 4 mois. Prendre rdv pour en savoir +.
Pour ceux qui préfèrent un accompagnement individuel : Les coachs de notre Expat Coach Academy sont à votre disposition. N’hésitez pas à les rencontrer pour une session de découverte gratuite.
Enfin, les enquêtes de l’Expat Lab dissèquent la trajectoire personnelle et professionnelle des expatriés. Elles vous feront gagner du temps en soulignant les démarches efficaces.