Compositeur et pianiste allemand du 19ème siècle, Ludwig van Beethoven continue de fasciner. A l’occasion de son 250ème anniversaire, découvrez, à travers des événements marquants de sa vie, qui était vraiment ce compositeur à la renommée mondiale ou profitez tout simplement d’un moment musical ou encore d’une expo en ligne.
Une enfance compliquée
Son père, Johann van Beethoven, musicien et ténor à la Cour de l’Electeur était décrit comme quelqu’un de brutal et alcoolique. Très vite, celui-ci détecte le talent de son fils. Il repense alors au parcours de Mozart une quinzaine d’années plus tôt, et décide de prendre en main l’éducation musicale de Ludwig, alors que ce dernier n’a que 5 ans. Johann van Beethoven n’a qu’une seule idée en tête : faire de son fils un virtuose, certainement dans l’idée de gagner de l’argent. Mais les années passées avec son père sont plutôt un échec pour Ludwig van Beethoven. C’est grâce aux enseignements de Christian Gottlob Neefe et aux rencontres qu’il va lui faire faire, que Beethoven va pouvoir pleinement s’épanouir et devenir important dans le milieu musical. Pendant cette période, où le père de Beethoven rêve certainement plus de célébrité que son fils, il décide de le présenter publiquement lors de certaines apparitions. Lors de l’une de ces représentations publiques à Cologne en 1778, Johann van Beethoven veut impressionner le public. Pour que son fils paraisse encore plus précoce et toujours en quête de gloire, Johann van Beethoven annonce que Ludwig n’a que 6 ans, alors qu’en réalité il va bientôt en avoir 8 ! Mais c’est finalement sa date de baptême qui prouve qu’il est né 2 ans plus tôt. Ludwig est en effet baptisé le 17 décembre 1770. Les enfants étant baptisés un ou deux jour après leur naissance à l’époque, il est donc très probable qu’il soit né le 15 ou 16 décembre 1770.
Des déceptions inspirantes
Beethoven était plus doué en musique qu’avec les femmes. Il est toujours allé de déceptions en déceptions, n’a jamais vraiment eu de relations stables et n’a jamais été marié. Cela est étonnant pour un compositeur de talent, qui aurait pourtant pu attirer facilement plus d’une femme. De ces passions enflammées en ressort cependant un génie créateur. Même si toutes les femmes qui ont côtoyé Beethoven ne sont jamais restées avec lui, ce dernier éprouvait très vite des sentiments incontrôlables. Ce sont ces passions mêlées aux déceptions qui lui ont inspiré certaines compositions. On retiendra notamment la sonate Au Clair de Lune écrite pour Giuletta Giucciardi, l’opéra Fidélio dédié à Joséphine von Brunsvik ou encore la célèbre Lettre à Elise pour Thérèse Malfatti.
Une surdité créatrice
Aussi étrange que cela puisse paraître pour un compositeur, Beethoven était sourd ! Il ne l’était pas de naissance, cette surdité est arrivée plus tard. Il a commencé à être gêné par des acouphènes en 1796. Deux ans plus tard, son audition commence à se détériorer. Il deviendra complètement sourd vers 1816. L’évolution de cette surdité a pu être supposée grâce à des lettres retrouvées, comme celles envoyées à son médecin par exemple. La détérioration de son ouïe a été dure à accepter pour Beethoven au début. Si certains le trouvaient froid ou distant, c’est simplement qu’il n’entendait pas bien. Il en parle ouvertement pour la première fois en 1802, dans une lettre adressée à ses frères Karl et Johann, le Testament de Heiligenstadt. Il exprime son extrême solitude et son désespoir. Il dit clairement que s’il a envie de se battre et de continuer à vivre, c’est grâce à la musique. Cette surdité ne l’a en effet pas arrêté. Il a composé certaines de ses plus grandes œuvres alors qu’il était sourd. Il lui a fallu cependant trouver de nouvelles façons d’écrire. S’il ne pouvait plus entendre les sons de sa musique, il pouvait les ressentir. Il a donc trouvé une technique originale pour composer ses morceaux : il se mettait par terre devant un piano sans pied. Il pouvait alors ressentir les vibrations de sa musique.
Les symphonies à toutes les sauces
Le succès des symphonies de Beethoven a traversé les époques et les genres artistiques. Au fil des années elles ont été utilisées dans des films, séries, opéras, pièces de théâtre, variétés, mangas… Elles en ont inspirés plus d’un. Un film marquant et mondialement connu qui a fait danser tout le monde dans les années 80 reprend en version disco la 5e symphonie de Beethoven. Il s’agit évidemment de Saturday Night Fever, film américain de John Badham sorti en 1977 avec le célèbre John Travolta. Une autre symphonie, la n°7, a également inspiré beaucoup d’artistes comme Johny Hallyday et Michel Sardou. Elle a donné lieu a beaucoup de films, Le Discours d’un roi, X-Men : Apocalypse, La Marche de l’empereur ou encore Diplomatie, film de fiction historique franco-allemand réalisé par Volker Schlöndorff en 2014… Beethoven a su rester moderne !
L’hypothétique symphonie
Parallèlement à la composition de sa 9ème symphonie, Beethoven commence à travailler sur la 10ème. Celle-ci n’aboutira pas en raison du décès du compositeur le 26 mars 1827. C’est grâce à des lettres et des esquisses de Beethoven retrouvées après sa mort, que des détails sur cette 10ème symphonie ont pu être collectés. Barry Cooper, musicologue et compositeur, commence dans les années 80 à rassembler les esquisses de Beethoven, normalement destinées à sa 10ème symphonie pour écrire une nouvelle partition. La première mondiale a été donnée par l’Orchestre philarmonique royal de Liverpool au Royal Festival de Londres, le 18 octobre 1988. Les avis sur le travail de Cooper étaient mitigés. Plus récemment, un nouveau projet a été lancé par l’entreprise Deutsche Telekom, basée à Bonn. Pour les 250 ans de Beethoven, une équipe d’informaticiens et de musicologues s’est fixé pour objectif de créer la 10ème symphonie grâce à une intelligence artificielle. Un logiciel devait analyser toutes les œuvres de Beethoven afin de déterminer le style du compositeur. Le résultat qui devait être présenté le 28 avril 2020 à Bonn, est retardé en raison de la crise sanitaire liée au coronavirus. En résumé, même si les reconstitutions initiées par différentes personnes au fil des années ne représenteront jamais réellement le travail sur la 10ème Symphonie de Beethoven, elles permettent de faire vivre son souvenir.
L’Europe mise à l’honneur
Comment parler de Beethoven sans aborder l’Ode à la joie. Aussi appelée Hymne à la joie, cette œuvre est surtout connue comme final du quatrième et dernier mouvement de la 9ème symphonie, créée en 1824 par Beethoven. A la base, il s’agit d’un poème de Friedrich von Schiller écrit en 1785. Intitulé Ode and die Freude, il célèbre l’unité et la fraternité entre les peuples. Il n’est donc pas étonnant que même plus de 100 ans après, ce poème arrangé par Beethoven soit devenu l’hymne officiel de l’Union européenne. L’introduction instrumentale de l’Ode à la joie est désignée par le Conseil de l’Europe en 1972 comme hymne européen. Elle est ensuite adoptée en 1985 par les chefs d’Etats et de gouvernement des Etats membres de l’Union en tant qu’hymne officiel de l’Union européenne. Cet hymne sans parole évoque la liberté, la paix et la solidarité de l’Europe grâce au langage universel de la musique. Il est joué lors d’événements européens.
Les célébrations du 250ème anniversaire de Beethoven prévues dans toute l’Allemagne se poursuivront jusqu’en septembre 2021, certaines manifestations ayant dû être annulées en raison du nouveau coronavirus. D’autres se tiennent en ligne et sont rassemblées sur le site Beethoven Jubiläums GmbH.