Convié à la foire du Livre de Dehli, l’illustrateur Benjamin Chaud s’est rendu à Chennai à l’invitation de la directrice de l’Alliance Française, Patricia Thery Hart. Il a eu la gentillesse de raconter son itinéraire aux lecteurs du Petit Journal.
lepetitjournal.com : Dans quel cadre êtes-vous à Chennai ?
Benjamin Chaud : J'ai été invité en Inde par la Foire du Livre de Dehli avec une vingtaine d'autres auteurs et illustrateurs français : Camille Laurens, Annie Ernaux, Olivia Ruiz... Nous avons passé 5 jours dans la capitale. Je compte passer trois jours à Chennai, puis retourner visiter Dehli.
C’est votre premier voyage en Inde ?
Je connais déjà Pune et Calcutta, que j'ai visitées il y a une vingtaine d’années avec ma sœur. Elle est ethnologue et parle hindi et ladakhi et est spécialisée sur le Ladakh. C’était un voyage très roots
Quelles sont vos œuvres les plus connues ?
Je suis illustrateur de plusieurs séries destinées aux petits, de 3 à 9 ans. La plus connue est peut-être Pomelo (Albin Michel), qui a été traduit en plusieurs langues. On la retrouve notamment aux États-Unis, en Europe du Nord, en Chine et au Japon. J'ai créé Pomelo en 2001 avec Ramona Badescu. Elle écrit les histoires, je les illustre. Nous en sommes au 16e épisode.
Par ailleurs, ma série Pompon Ours (Hélium éditions) va être adaptée en 5 petits films. Mais mon métier est de dessiner, je suis en retrait par rapport à l’animé.
Pouvez-vous revenir sur votre formation et votre vocation ?
Je suis illustrateur. Après les Arts Décoratifs de Strasbourg, j’ai fait les Arts Appliqués à Paris.
J’ai toujours dessiné et j’ai eu la chance d’être encouragé par ma mère et ma marraine, qui m’emmenaient au musée, au spectacle quand je venais à Paris. Elles croyaient en moi, et grâce à elles, je n’ai jamais douté. Je viens d’une famille où les gens vivent de leur passion. Mon père est moniteur de ski dans les Hautes-Alpes, ma mère a travaillé comme architecte d’intérieur.
Pourquoi vous être spécialisé dans les livres pour enfants ?
Aux Arts Décos, certaines promos se consacrent à l’affiche ou à la BD. La mienne a travaillé sur l’illustration. Et le livre pour enfants, c’est ce qui offre le plus de place au dessin.
À quoi est dû votre succès ? Le talent ?
Non ! C’est surtout beaucoup de travail. Et puis, l’inconscience, peut-être, de penser qu’on peut avoir sa place dans ce milieu. La prétention, aussi. Il ne s'agit pas juste de bien dessiner : il faut aussi que les dessins parlent, racontent. Il faut être honnête et travailler, beaucoup travailler.
Concrètement, quel est votre programme à Chennai ?
J’anime à Chennai 3 ateliers. Le premier le 28 février dans une école, la Shri Shankarlal Sundarbai Shasun Jain College for Women. Le 1er mars, j'interviendrai auprès des élèves de l’Alliance française, puis je suis attendu dans une ONG qui s'occupe d'enfants défavorisés, Jeevartchanai-Jeevartchanai (Save Lives).
Les adorables éléphants roses de Benjamin Chaud dans la série Pomelo et son monde fantastique et coloré figurent dans une soixantaine d’albums pour enfants. Certains se trouvent à la Médiathèque de l’Alliance française de Madras.
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