Sam Rainsy a annoncé mercredi qu’il atterrira à Bangkok le 8 novembre avant de se rendre au Cambodge le lendemain. Les autorités thaïlandaises ont cependant indiqué leur refus d’accueillir l’opposant sur leur territoire.
L’opposant cambodgien Sam Rainsy a indiqué mercredi 6 novembre qu’il atterrira à Bangkok le 8 novembre dans la matinée avant de se rendre au Cambodge le lendemain. Dans une lettre datée du 31 octobre et rendue publique mercredi par Sam Rainsy, l’opposant cambodgien demandait au premier ministre thaïlandais de le laisser atterrir à Bangkok et traverser le pays jusqu’au poste de frontière de Poipet.
Le plan de Sam Rainsy se heurte toutefois au refus de la Thaïlande de l’accueillir sur son sol. Le premier ministre thaïlandais Prayuth Chan-ocha a déclaré mercredi qu’il était peu probable que la Thaïlande accorde à l’opposant cambodgien la permission d’entrer sur le territoire thaïlandais.
« En respect avec nos engagements dans le cadre de l’ASEAN, nous n’interférons pas dans nos affaires internes respectives, et nous ne permettrons pas à un individu anti-gouvernement d’utiliser la Thaïlande dans le cadre de son activisme politique », a déclaré le général Prayut.
I will depart from Paris on Thursday November 7. I will arrive in Bangkok on Friday November 8 to be ready to enter #Cambodia on Saturday November 9. #SamRainsy pic.twitter.com/PrLNCxhpSa
— Rainsy Sam (@RainsySam) November 6, 2019
Dans ces conditions, il est probable que Sam Rainsy soit directement renvoyé en France après son arrivée à l’aéroport de Bangkok. Une arrestation est aussi possible compte tenu des mandats d’arrêt émis à l’encontre de l’opposant par le gouvernement cambodgien dans les pays de l’ASEAN. Mais l’arrestation de Sam Rainsy sur le sol thaïlandais et son extradition au Cambodge se heurteraient inévitablement à une large condamnation sur la scène internationale.
Les autorités thaïlandaises ont refusé de délivrer un visa d’entrée à Mu Sochua, la vice-présidente du CNRP, le 20 octobre, alors qu’elle venait d’effectuer un vol entre la Malaisie et la Thaïlande La vice-présidente du CNRP a alors pris un avion pour retourner à Kuala Lumpur.
Amnesty International demande la fin des arrestations arbitraires de militants de l'opposition
D’après un rapport publié le 5 novembre par Amnesty International, au moins 41 arrestations de membres du CNRP ont eu lieu depuis la mi-août, lorsque l’opposant Sam Rainsy a annoncé son retour au Cambodge le 9 novembre pour restaurer la démocratie. Selon les comptes de l’ONG, 88 personnes ont été poursuivies pour des motifs politiques depuis août. Amnesty International dénonce par ailleurs la campagne d’aveux forcés et de défections ciblant les anciens militants du CNRP.
Président par intérim du CNRP, Sam Rainsy vit à Paris depuis 2015. L’opposant, qui détient la nationalité française, fait l’objet de multiples condamnations et plaintes déposées par le gouvernement du premier ministre Hun Sen, qui a déclaré qu’il serait immédiatement arrêté s’il se rendait au Cambodge.
Les autorités malaisiennes ont arrêté dans la nuit du lundi 4 novembre deux militants d’opposition cambodgien alors qu’ils attendaient un vol en direction de la Thaïlande. D’après l’ONG Malaysian Human Rights Commission, le ministère de l’immigration a annulé l’ordre de les extrader au Cambodge après que cette décision a fait l’objet d’un appel.
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