Un jeudi par mois, le Cloud bar reçoit les Improhoks. La troupe de théâtre d’improvisation de Phnom Penh se démène pour assurer le spectacle dont les thèmes sont proposés par le public.
« La version moderne du théâtre d’improvisation est née au Québec dans les années 70. Lorsque la saison de hockey était terminée il fallait trouver quelque chose pour que le public continue de venir dans les patinoires », explique Delf, une des membres fondateurs de la troupe des Improhoks. Discipline du théâtre à part entière, le théâtre d’improvisation est très normé malgré les apparences. La première des règles à respecter est le thème choisi par les spectateurs. La durée de la saynète, entre 2 et 6 minutes, la catégorie et le nombre de participants sont imposés par l’arbitre. Avant chaque performance les improvisateurs ont 20 secondes pour se concerter, c’est le caucus. Un fil rouge peut donner le ton de la soirée. Pour se donner du cœur à l’ouvrage, les comédiens, qui portent tous le même T-shirt en guise de costume, commencent les représentations en interprétant l’hymne de leur troupe.
Une fois par mois, le jeudi, le bar du Cloud reçoit la troupe de Phnom Penh. Les ImproHoks, clin d’œil à la pâte de poisson salée et fermentée cambodgienne prahok, propose une soirée impro cabaret avec entrée libre. De 28 à 50 ans, avec des professions aussi variées que créatrice de mode, enseignants ou encore accompagnateur de voyages, les acteurs affichent une grande confiance les uns envers les autres et une forte complicité.
« Nous ne respectons pas les règles du théâtre d’improvisation à la lettre. Nous sommes surtout là pour prendre du plaisir. Cependant il y a quelques principes comme l’écoute, l’acceptation, et la bienveillance auxquels nous n’échappons pas si nous voulons que le show fonctionne aussi bien pour le public que pour nous », rapporte Fab. « Notre leitmotive c’est HHS : happy, healthy, sexy. Il faut montrer que nous sommes contents d’être là pour que le public aussi soit content d’être là », poursuit-il.
L’amusement n’exclut pas de répéter sérieusement. Pour ce faire, chaque mardi le lycée français René Descartes met une salle à la disposition de la troupe. À travers différents exercices les comédiens se défoulent, apprennent à lâcher prise, à s’écouter entre eux, à gérer le stress. Ils travaillent aussi l’expression corporelle. Un coach anime quatre ou cinq séances de répétitions puis arbitre la soirée spectacle. Ensuite un nouveau coach, choisi parmi les anciens prend la main. « Au départ nous avions un coach qui animait toute l’année les répétitions et les soirées mais chacun de nous a envie de jouer donc aujourd’hui on tourne sur 5-6 séances, le temps quand même que le coach nous emmène là où il le souhaite », indique Delf.
L’équipe est membre de la ligue improvisation francophone d’Asie tout comme le SRAS, la troupe de Siem Reap. Des rencontres nationales ou internationales sont organisées, en mode matchs, une autre forme d’improvisation. Ces rencontres ont lieu au Duplex Grand Café (anciennement Chinese House). Les Improhoks rencontreront le SRAS de Siem Reap le 14 mars prochain puis les Ximpromptus d’Ho Chi Minh ville le 9 mai. L’entrée coûte 5 dollars.
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