CHHAN Dina, artiste peintre cambodgienne, une femme de caractère et un talent venu de loin, arrivée à la Galerie du Sofitel Phnom Penh de Mai à Juillet 2021
Dina a grandi avec les affres de la guerre et l'effroi des mines terrestres. Petite fille, elle a commencé à développer un traumatisme obsessionnel lié à son expérience d'enfant dans un monde enflammé et c'est encore cela qui marque son inspiration dans ses premiers pas vers la peinture et la sculpture.
Vers l'âge de 12-13 ans, rencontrant un professeur nommé "Ron" qui propose de lui enseigner l'art et le dessin, elle obtient le consentement de ses parents et s'épanouit dans cet apprentissage. Il lui faudra environ 6-7 ans d'apprentissage avant d'obtenir un certificat de dessin et une réelle reconnaissance de la part de son professeur.
Une première Expo en 2004 puis vint la passion.
L'une des expériences les plus marquantes qui a inspiré l'art qu'elle pratique aujourd'hui est celle où elle a eu la chance de participer à des exercices de déminage. Après tout ce qu'elle avait découvert dans sa jeunesse, elle fut convaincue que la guerre devait être terminée et que verser du sang était un acte maléfique qui ne pouvait être toléré. Derrière ses toiles, il y a donc parfois une pensée. La nature, les couleurs, les oiseaux font désormais partie de son inspiration et de sa volonté créatrice. La nature rejoint sa nature...
Dina devient artiste au fil des ans et c'est parce qu'elle a l'occasion d'organiser sa toute première exposition en 2004 au Café Java à Phnom Penh qu'elle a la surprise de voir que la plupart de ses œuvres sont vendues. Elle prend conscience à la fois de son talent pictural et de ... sa volonté de créer désormais sans cesse. Elle est alors incitée à poursuivre sa passion et son engagement dans l'art. Elle le fait en développant une personnalité qui n'a pas son pareil.
Création et transmission aujourd'hui liées en elle
Au fil du temps, Chhan Dina est reconnue comme une artiste capable de transmettre. Elle est recrutée par une ONG en tant que conseillère pour les enfants victimes de discriminations. Son rôle était de les faire parler et de les comprendre. Elle cherchait à savoir comment ils se sentaient et quels étaient leurs sentiments, afin d'apprendre à exprimer des ressentis, plutôt par l'art que par la frustration et le silence.
Après des années et un travail acharné, une nouvelle étape : une oeuvre de Dina est présélectionnée par le Programme des Nations-Unies pour le Développement pour être exposée aux États-Unis. Elle grandit alors et devient une des rares femmes artistes peintres cambodgiennes de ce nouveau siècle.
Aujourd'hui, elle se sent privilégiée de pouvoir partager avec le monde extérieur son expérience de la guerre, de son aspect et de son impact sur la civilisation. Elle s'est tournée vers les animaux et la nature en quête d'inspiration afin de partager des messages à travers eux. A charge pour ceux qui aiment ses tableaux de les comprendre et de les sentir...
Vergogne ou sans vergogne, elle avance à grands pas.
Cette artiste cambodgienne talentueuse est dotée d'une personnalité hors-normes. Un regard acéré tourné vers la beauté des choses et des couleurs la conduit à la création artistique, principalement en peinture. Cependant il utilise la nature et conduit à un message humaniste. Elle séduit autant par son talent, ses couleurs, ses capacités que par son énergie permanente, sa capacité à rassembler et son entregent constant.
Animatrice d'une communauté d'artistes, sachant d'où elle vient, elle organisait pour eux une vente aux enchères en pleine pandémie l'an dernier. Sa création n'en souffre pas car elle semble tout maîtriser et présente une forte conscience des ses capacités à répondre au temps qui passe. Mais aussi à transmettre le plus possible et le plus vite possible. Sa fille, une petite princesse, est la seule préoccupation majeure qui passe pour elle avant la nature et la peinture, ses deux passions-fortes.
Ses amis, nombreux, lui doivent aussi déjà beaucoup : éducatrice éclairée, depuis une décennie, Dina enseigne l'art, les matériaux, les couleurs et elle met toute son énergie et son enthousiasme à la transmission. Elle devient "Ron" ... en temps de Paix. Habile dans l'acrylique, elle manie aussi les encres de Chine.
Belle femme, CHHAN Dina expose un art qui la représente souvent assez bien et les visiteurs de la Galerie de l'Hôtel SOFITEL à Phnom Penh vont pouvoir profiter de ses oeuvres jusqu'à la fin du mois de juillet 2021. Si vous souhaitez la rencontrer, allez-y donc le 6 juin prochain car elle va fêter dans la Galerie son propre anniversaire. Le talent est hors d'âge, vous serez séduit.
J M Recréation