Le CNRP, principal parti d’opposition cambodgien, a annoncé vendredi 16 août que Sam Rainsy et plusieurs autres responsables en exil du parti retourneront au Cambodge début novembre, malgré les menaces du gouvernement de les emprisonner.
L’opposant Sam Rainsy a déclaré vendredi 16 août qu’il allait revenir au Cambodge le 9 novembre afin de célébrer le 66e anniversaire de l’indépendance. Le président intérimaire du Parti national de sauvegarde du Cambodge (CNRP) vit en exil à Paris depuis 2015 et fait l’objet de multiples condamnations et plaintes déposées par le gouvernement du premier ministre Hun Sen.
L’annonce a eu lieu à l’issue d’une réunion du comité permanent du CNRP, le principal parti d’opposition cambodgien dissous en novembre 2017 par la cour suprême cambodgienne. D’après le communiqué du CNRP, Sam Rainsy devrait être accompagné par d’autres dirigeants du parti en exil, qui font eux aussi face à des menaces d’emprisonnement.
« Je vous annonce honnêtement, frères et soeurs, qu’hier j’ai pris la plus importante décision de ma vie, retourner dans notre patrie », a déclaré Sam Rainsy. L’opposant a déjà annoncé son retour au Cambodge à plusieurs reprises, sans que cela ne se concrétise. En juin, Sam Rainsy avait notamment déclaré qu’il allait revenir d'exil en septembre. En novembre 2018, il s’était engagé à revenir au Cambodge si Kem Sokha était libéré avant le mois de mars.
Le ministère de la justice cambodgien a indiqué samedi que Sam Rainsy serait arrêté dès son retour sur le sol cambodgien. « Sam Rainsy a été condamné, a indiqué Chin Malin, porte-parole du ministère. Lorsqu’il reviendra, nos autorités mettront en oeuvre la décision de la cour et l’arrêteront. »
Mu Sochua, l’ancienne vice-présidence du CNRP, a tweeté « Nous rentrons à la maison. Le principal dirigeant de l’opposition du Cambodge Sam Rainsy et d’autres exilés ont fixé le 9 novembre comme date de leur retour pour la démocratie et afin d’éviter la suspension de l’accord Tout sauf des armes. »
Homeward we go.
— MuSochua (@sochua_mu) August 16, 2019
Cambodia main opposition party leader @RainsySam and others living in exile set 9 November, 2019 - Independence Day- as date for their return for Democracy and to avoid @eu_eeas suspension of trade scheme EBA. pic.twitter.com/x2y1JkRxk9
Le CNRP a été dissous par la cour suprême cambodgienne en novembre 2017, accusé de préparer une « révolution de couleur » avec le soutien de puissances étrangères. Kem Sokha, le président du CNRP, a été arrêté en septembre 2017. Depuis septembre 2018, il est sous contrôle judiciaire dans son domicile de Phnom Penh, dans une situation qui s’apparente à une mise en résidence surveillé. Il attend toujours son procès.
En mars dernier, le tribunal municipal de Phnom Penh a délivré des mandats d’arrêts à l’encontre de huit responsables du CNRP en exil, dont Mu Sochua, pour « conspiration en vue de commettre une trahison et incitation à commettre un crime ».