Un bébé de cinq mois incarcéré avec sa mère dans une prison cambodgienne est mort le 26 janvier dernier. Une ONG demande aux autorités de donner la priorité aux libérations sous caution de mères détenues avec leurs enfants.
Dimanche 26 janvier, un nourrisson de cinq mois est mort dans la prison du centre correctionnel 2, au Cambodge. La mère de l’enfant avait été placée en détention provisoire en 2019 pour avoir eu en sa possession un sachet de méthamphétamine d’une valeur de 2,5 dollars. La femme, qui n’a pas eu accès à un avocat, n’était pas au courant de son droit à demander une libération sous caution. Elle était enceinte de huit mois lorsqu’elle a été envoyée en prison.
Le 18 janvier, le nourrisson a subi une fracture du fémur, dans des circonstances qui n’ont pas été éclaircies. L’équipe médicale de la prison a transféré l’enfant et sa mère à l’hôpital de l’amitié khméro-soviétique à Phnom Penh, qui les a ensuite envoyé à l’hôpital national pour enfants. Cet hôpital a renvoyé la mère et l’enfant en prison, malgré les demandes du personnel pénitentiaire pour qu’ils restent en observation.
La semaine suivante, la mère a remarqué que son bébé était fiévreux et toussait sans interruption. Lors d’un bref rendez-vous à l’hôpital national pour enfants, la mère n’a pas reçu de médicaments pour son nourrisson. Le 25 janvier, l’enfant luttait pour respirer. Le 26 janvier, il décédait à l’hôpital de l’amitié khméro-soviétique. Après la réalisation d’une autopsie, l’équipe médicale a conclu que le nourrisson était mort d’une pneumonie et de malnutrition grave.
La Ligue cambodgienne pour la promotion et la défense des droits humains (LICADHO) appelle les autorités cambodgiennes à prendre immédiatement des mesures afin qu’une telle tragédie ne se reproduise pas.
Selon la LICADHO, plus de 100 enfants et une quarantaine de femmes enceintes sont incarcérés dans les 18 prisons suivies par l’ONG, un chiffre qui a fortement augmenté depuis début 2017, lorsque le gouvernement cambodgien a commencé sa « guerre contre les drogues ».
En février 2015, le premier ministre Hun Sen a demandé que les femmes enceintes et les mères emprisonnées avec leurs enfants soient amnistiées. En février 2019, le chef du gouvernement a demandé aux ministères de la justice et des affaires féminines d’examiner la situation des femmes en détention provisoire.
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