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BUCAREST CENTENAIRE – Le Palais Royal

Aujourd’hui, dans le cadre du centenaire de la Roumanie moderne, nous nous sommes intéressés au Palais Royal, «une fenêtre ouverte vers l’Occident».

BUCAREST CENTENAIRE – Le Palais RoyalBUCAREST CENTENAIRE – Le Palais Royal
Wikimedia Commons
Écrit par Bucarest/Centenaire
Publié le 28 septembre 2023, mis à jour le 28 septembre 2023

L’art décoratif français de l’extérieur s’entremêle harmonieusement avec l’intérieur dont les meubles sont sculptés dans le style de la Renaissance allemande. La majestueuse salle du trône garde son style Napoléon III, intégrant aussi des symboles nationaux et dynastiques.

Le Palais Royal de Bucarest pourrait être considéré comme un caléidoscope architectural, qui au début était un manoir de boyards, sur le pont de Mogosoaia. Tout au long de son histoire, il deviendra un logement digne de la famille royale de Roumanie, un symbole incontestable de la monarchie et « une fenêtre ouverte vers l’Occident ».

Ses origines remontent à la deuxième moitié du XVIIIe siècle, pendant l’époque phanariote. Une centaine d’années plus tard, le boyard Dinica Golescu élève un des premiers édifices de style néoclassique de Bucarest, pourvu d’un seul étage; le bâtiment devient aussitôt emblématique pour la capitale. En 1837, suite aux travaux de restauration de l'architecte Xavier Villacrosse, le voïévode Alexandru Ghica installe ici sa cour. Sa salle du trône prend la place de l’ancien salon de boyards, et est décorée de quatre tapisseries Gobelins.

Après l’union des Principautés Roumaines, Alexandru Ioan Cuza le désigne en tant que résidence officielle. Quatre années plus tard, il demande à l’architecte du Ministère de Travaux Publics, Achille-Auguste-Théodore Tillay, d'étudier la possibilité d’allonger et de restaurer l’ancienne maison Golescu, mais  à cause du budget restreint, on se contentera d'une modeste rénovation de l’intérieur du Palais. En tenant compte des tendances de l’époque, on opte pour des éléments décoratifs caractéristiques du style Napoléon III, les salons étant nommés en fonction de la spécificité du mobilier ou de la couleur dominante.

Le roi Carol Ier sera surpris, à son arrivée dans la capitale, par le fait que les autorités roumaines considèrent cette maison comme palais. La Proclamation d’Indépendance, suite à laquelle la Roumanie devient Royaume, lui offre l’occasion rêvée pour restaurer l’édifice selon les standards des capitales européennes. Entre 1881 et 1887, l’architecte français Paul Gottereau surveille personnellement les travaux d’extension de la résidence royale, rajoutant une touche d’éclectisme à la capitale. L’ensemble est composé de trois parties : le corps central, hébergeant la salle du trône et les grandes salles de réception ; l’aile sud qui incorporait l’ancien logement des souverains, est destinée aux appartements de la famille royale tandis que l’aile nord est à présent réservée aux invités d’honneur. L’art décoratif français de l’extérieur s’entremêle harmonieusement avec l’intérieur dont les meubles sont sculptés dans le style de la Renaissance allemande. La majestueuse salle du trône garde son style Napoléon III, intégrant aussi des symboles nationaux et dynastiques.

 

Wikimedia Commons

 

Le Palais Royal de Bucarest conserve son apparence jusqu’en décembre 1926, quand un incendie détruit ses salles principales ; par chance, on réussit à récupérer l’Escalier des Voïévodes, qui conduit encore aujourd'hui les visiteurs vers la salle du trône. Le roi Ferdinand désigne Karel Liman, l’architecte en chef de la Cour Royale, pour refaire le bâtiment, mais les travaux stagnent suite à la mort du roi.

Le roi Carol II impose la forme définitive du Palais, qu'il voulait un symbole de la Grande Union mais aussi de la modernisation de l’état roumain. Le bâtiment garde sa forme en U, et ses trois corps - le corps central, l’aile Cretulescu et l’aile Stirbei - sont agrandis. Le style architectural imposé par le roi dénote un certain classicisme sobre et austère.

L’histoire tumultueuse du Palais Royal prend fin après l’abdication du roi Michel. Devenu propriété de l’état roumain, en 1950 il devient le siège du Musée National d’Art Roumain.

 

Ana-Maria Roşca  

 

Article réalisé dans le cadre du Programme Culturel București - Centenar avec le soutien de Primăriei Municipiului București à travers Administrația Monumentelor și Patrimoniului Turistic 

 

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Bucarest/Centenaire
Publié le 28 septembre 2023, mis à jour le 28 septembre 2023

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