La majorité des pays de l'OTAN estiment qu'il est temps pour le président roumain Klaus Iohannis de se retirer après deux mois de compétition pour la première place de l'alliance, selon Politico.
Cela survient alors que les ministres des Affaires étrangères de l'OTAN se réunissent jeudi à Prague pour définir les décisions du sommet de juillet à Washington.
En coulisses, Politico rapporte que plusieurs responsables et diplomates européens pensent que Iohannis utilise sa candidature à l’OTAN pour se positionner pour un autre rôle de haut rang au sein de l’UE.
Depuis l'annonce de sa candidature en mars, Iohannis n'a obtenu le soutien que d'un seul des 32 États membres : la Hongrie, qui a menacé la semaine dernière de se retirer de certaines opérations de l'OTAN. La Slovaquie reste indécise, tandis que les 29 autres pays soutiennent le grand favori, le Premier ministre néerlandais Mark Rutte.
Cependant, cela ne suffit pas à Rutte, car il a besoin du soutien total de tous les membres de l'alliance pour succéder à Jens Stoltenberg, qui doit prendre sa retraite début octobre.
Alors que les ministres des Affaires étrangères de l’OTAN se réunissent jeudi et vendredi à Prague, la crainte est qu’à moins que Iohannis ne démissionne bientôt, la recherche du prochain secrétaire général de l’OTAN risque de devenir une partie des manœuvres en coulisses pour la direction de l’UE après les élections européennes du 6 au 9 juin.
Comme d'habitude, la présidence de la Commission européenne et du Conseil européen sont en jeu, ainsi que le rôle de chef de la diplomatie européenne, les 27 pays de l'UE essayant également d'obtenir les portefeuilles de commissaires européens qu'ils souhaitent. Aujourd’hui, le chef de l’OTAN fait partie de ce mélange. « Pour la première fois, l’OTAN fait partie du paquet. Officiellement, ce n’est pas le cas, mais officieusement, c’est le cas », a déclaré, sous couvert d’anonymat, un responsable européen.
En revanche, l'administration présidentielle roumaine a nié avoir subi des pressions.
« Il n’y a pas de pression pour retirer la candidature. C’est la réponse officielle de l’administration présidentielle », a déclaré le service de presse de la présidence à Politico.
Scénarios pour Iohannis
Plusieurs scénarios pour Klaus Iohannis circulent à Bruxelles. Une option hautement improbable est que si Ursula von der Leyen, la favorite, n’obtient pas un second mandat à la présidence de la Commission européenne, Iohannis pourrait être considéré comme une alternative. Comme von der Leyen, Iohannis appartient au Parti populaire européen (PPE), le groupe politique le plus puissant de l’UE. Il est germanophone et compte plus de 10 ans d’expérience en tant que chef d’État. La Roumanie est également un exemple fort au sein de l’UE en ce qui concerne son rejet de l’influence russe, son soutien à l’Ukraine et son intégration dans l’UE, y compris sa récente entrée officielle dans l’espace Schengen sans visa.
Les alliés de Iohannis insistent sur le fait que sa candidature au poste de l’OTAN est authentique et ne constitue pas simplement un tremplin vers une position européenne. Ils affirment qu’il « croit fermement à la nécessité d’une voix de l’Europe de l’Est dans ce rôle crucial au sein de l’OTAN », selon un responsable.
Une autre option en discussion serait que Iohannis devienne commissaire européen à la Défense. Von der Leyen a exprimé son intérêt pour la nomination d'une personne originaire d'Europe de l'Est à ce portefeuille qu'elle souhaite créer. Si le ministre polonais des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski est le candidat le plus cité à ce poste, Iohannis reste un candidat potentiel, selon deux responsables européens.
source : Romania Journal.ro
L'annuaire 
