Lors de son concert au Super Bowl alors qu’elle était sur scène avec Jennifer Lopez, la chanteuse colombienne et libanaise Shakira, a tiré la langue tout en poussant un cri aigu. Ce geste a tout de suite été relayé sur les réseaux sociaux et s’est transformé en un mème.
Concert du Super Bowl 2020
Ce dimanche 2 février 2020 à Miami était organisé l’événement mondial du Super Bowl 2020. La finale du championnat de football a confronté les deux équipes : les Kansas City et Chiefs et les 49ers de San Francisco. Pour l’occasion, Shakira avait invité Jennifer Lopez pour chanter sur scène. Elles ont enthousiasmé la mi-temps en chantant et dansant sur la très célèbre chanson "Whenever, wherever". Lady Gaga, Madonna, Beyonce et son mari Jay Z et d’autres grandes stars américaines étaient présentes.
Tandis qu’elle fredonnait sa chanson à succès "Hips Don't Lie", Shakira s’est penchée vers l’une des caméras du Hard Rock Stadium de Miami Gardens pour pousser un bruit tout en sortant sa langue. Ce geste des plus étonnants a retenu l’attention des téléspectateurs et la séquence a tourné en boucle sur la toile.
Hommage à ses origines libanaises…
La chanteuse a intentionnellement honoré ses origines libanaises en réalisant une "Zaghrouta". Mais ce n’est pas donné à tout le monde de le réaliser à la perfection. Shakira aurait, d’après les utilisateurs de Twitter qui connaissent la culture arabe, mal reproduit la "Zaghrouta". Il s’agit d’une expression traditionnelle de joie et de célébration.
Ce long son vocal aigu s’avère être un art, qui est, cependant inconnu du grand public occidental. Pendant la représentation de la chanteuse, les téléspectateurs n’ont donc pas forcément compris le message qu’elle voulait faire passer. Plus précisément, ce bruit est produit par l’émission d’une voix haute et forte accompagnée d’un mouvement rapide de va-et-vient de la langue. Son origine remonte à l’ère pré-islamique. Les femmes l’utilisaient dans le cadre d’un rituel traditionnel d’idolâtrie pour vénérer le culte de la Kaaba et pour demander de l’aide ou de la pitié.
Sans oublier sa culture colombienne
Le son fait aussi référence à un chant appelé "El Son de Negro", qui provient d’un rituel d’esclaves africains amenés en Amérique. Les sons de tambours et de mouvements de champeta, de salsa rappellent les rythmes du carnaval de Barranquilla, l’un des défilés le plus célèbre de Colombie et du monde. La symphonie "El Son de negro" a une tonalité joyeuse et entraînante. En 2010, la musique a connu un renouveau lors de la tragédie du Canal del Dique qui s’est brisé à la suite de fortes crues.
Les danses "El Son de Negro" apparaissent comme une forme de divertissement accompagnée de costumes traditionnels. Les hommes sont peignés de jais, une variété de charbon noir et porte des machettes, des pantalons de pêcheur et un grand chapeau orné de papiers colorés. Les femmes, elles, sont vêtues de jupes, de colliers et de boucles d’oreilles colorées.
La culture latino-américaine se distingue de par ses musiques aux rythmes endiablés, ses costumes de carnaval et son folklore souvent très coloré. Un vent de gaieté ressenti lors de la prestation des deux chanteuses latinas et qui s’oppose clairement aux propos anti-immigration tenus par le président Donald Trump.