« Nous n'avons pas encore autorisé toutes les entreprises à reprendre leurs activités, mais les bars et les clubs des régions de Yangon et de Mandalay ont déjà rouvert », constate le président de l’Unité de contrôle des maladies de Yangon. De fait, depuis avril et le couvre-feu dans le pays, les bars et les boîtes de nuit sont fermés… mais dans la pratique, beaucoup ont déjà rouvert sans autorisation. Face à cette prise de liberté, le gouvernement de Yangon a publié le 19 août un nouvel ordre de fermeture pour ces établissements.
Un ordre qui ne fait pas l’unanimité chez les acteurs du monde de la nuit : « C'est très frustrant. Le problème vient des voyages, pas parce qu'on boit une bière dans un bar. S'ils nous ordonnent de fermer à nouveau, ils devraient faire de même avec les bus et les voyageurs étrangers », explique le gérant d’un bar, sûrement trop occupé par ses affaires pour remarquer que les déplacements sont restreints et que les touristes se font rares. La coopération des bars et boîtes de nuit ne semble donc pas acquise : « Je ne fermerai pas tant qu'ils ne viendront pas m'obliger », écrit ainsi sur un forum le propriétaire d’un établissement.
Plusieurs enseignes ont même décidé de se réinventer en restaurant, des lieux qui paradoxalement sont eux autorisés à être ouvert. Le Kosan Bar & Kitchen est ainsi devenu le Kosan Kitchen simplement en cachant avec du scotch le mot « bar » de la devanture. Dans la vieille ville, le Havana Social Club a été renommé le Havana Latin restaurant & Dance Club… et du coup, l’un comme l’autre devenu miraculeusement des restaurants ont miraculeusement l'autorisation de recevoir des clients de manière miraculeusement légale… Le gouvernement régional a annoncé qu’il y aurait des inspections à Yangon pour veiller à l’application de la directive.