Le récent viol suivi du meurtre d'une jeune femme de 26 ans à Yangon ajoute à l'inquiétude grandissante de la population, notamment des femmes, quant à leur sécurité en ville. La police a arrêté le chauffeur de taxi, qui a reconnu les faits la semaine dernière, soit trois jours après que le corps de la jeune femme ait été découvert. Malgré cette annonce rassurante, la population locale semble craindre de plus en plus pour sa sécurité. Ma Thuzar, 30 ans, prends le taxi plutôt que le bus où les agressions sexuelles sont courantes. “Maintenant, je ne me sens plus en sécurité dans les taxis non plus” a-t-elle déclaré. Les statistiques montrent que les cas de viol sont en augmentation à Yangon. Ce type d'agression sexuelle était le premier crime en 2016 et en 2017. Sur les 469 crimes majeurs déclarés en 2016, 229 étaient des cas de viol. En 2017, sur 478 crimes enregistrés, 270 étaient des viols. De nombreuses voix s'élèvent donc, soit par inquiétude de voir une paranoïa paralyser les femmes dans la vie quotidienne, soit des critiques des politiques menées dans ce domaine. Afin de répondre à ces inquiétudes et critiques, la Yangon Region Transport Authority (YRTA) a annoncé le renforcement des régulations déjà en place pour les taxis dès le mois prochain, avec notamment des contrôles en collaboration avec la police ; ou encore, l'enlèvement des autocollants et autres décorations pouvant dissimuler l'intérieur des taxis. La co-fondatrice et directrice de la "Legal Clinic Myanmar", qui aide gratuitement et principalement les femmes et les enfants, milite pour une application de la loi plus stricte et appelle notamment à l'usage de la peine de mort pour les violeurs.
Une insécurité grandissante à Yangon
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