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Trois banques asiatiques autorisées à ouvrir des agences

Les façades d'agence de la Siam commercial bank devrait bientot apparaître en BirmanieLes façades d'agence de la Siam commercial bank devrait bientot apparaître en Birmanie
Les façades d'agence de la Siam commercial bank devrait bientot apparaître en Birmanie
Écrit par Julia Guinamard
Publié le 18 mai 2020, mis à jour le 18 mai 2020

Depuis 2014, le marché bancaire birman s’ouvre aux banques étrangères par le biais de licences d’exploitations - de succursales ou de filiales - émises par la Banque Centrale de Birmanie (BCB). En mars 2019, une loi renforce encore cette ouverture : elle autorise les investissements étrangers dans les banques birmanes à hauteur de 35 % du capital. Le marché bancaire birman est prometteur, tant sur la banque d’affaire que sur la banque pour particuliers.

Aujourd’hui, les Birmans utilisent encore très peu les services bancaires. D’abord, la loi ne garantit les dépôts qu’à hauteur de 500 000 kyats (environ 340 euros) et les usagers manquent de confiance dans ce système. Selon les sources, entre quelque 20 % à 40 % des adultes possèdent un compte bancaire, un flou qui en dit long sur le rapport des Birmans à leurs banques. Dans tous les cas, l’argent liquide reste utilisé de manière écrasante. Quant aux banques d’affaires, elles sont plus que nécessaires afin de faciliter dans une certaine transparence la circulation des capitaux nécessaires au développement de gros projets en Birmanie.

Succursale et filiale, deux manières de se développer

La BCB a donc accordé en mai de nouvelles licences, sur dossier. Sept banques asiatiques sont les heureuses élues : la Bank of China, la Cathay United Bank (Taiwan), la Korea Development Bank et la Mega International Commercial Bank (Taiwan) ont obtenu des licences de succursale, quand des licences de filiale ont été accordées à la Siam Commercial Bank, la KB Koomin Bank (Corée) et à l’Industrial Bank of Korea.

La licence de succursale autorise l’ouverture d’un seul bureau et s’adresse aux banques d’investissement et de financement, ou à celle souhaitant préparer le terrain pour leur futur développement en Birmanie. Les services sont destinés aux entreprises. Par sa nature, une succursale est rattachée juridiquement et fiscalement à la société mère. La licence de filiale en Birmanie permet l’implantation de dix agences. Les services y sont surtout destinés aux particuliers et aux PME. L’accès à des services bancaires étrangers est une première en Birmanie et devrait entraîner leur démocratisation. Une filiale est fiscalement autonome. Après 3 ans d’activité, une licence de succursale peut être éventuellement transformée en filiale.

Les perspectives de développement propices aux investissements régionaux

Avec 76 % des exportations et 90 % des importations de la Birmanie opérées au sein de l’Asie, il n’est pas étonnant de voir les principaux partenaires commerciaux, comme la Chine ou la Thaïlande, devenir investisseurs. L’immaturité du marché bancaire ainsi que le manque d’infrastructures dans le pays nécessitent de nombreux investissements et rendent le terrain fertile aux affaires. Pour le directeur du cabinet de conseil Vriens and Partners, « Peu de pays offrent des opportunités à moyen et à long terme comme la Birmanie. C'est pourquoi nous observons autant d'intérêt de la part des banques régionales ».

Et l’Europe dans tout cela ? Le 7 mai 2020, la Birmanie a été placée sur la liste des 22 pays posant un risque élevé au système financier de l’Union européenne. Cette décision fait suite à un rapport du Groupe d’action financière (GAFI) qui signale des pratiques de blanchiment d’argent et de financement de groupes terroristes. La crainte des investisseurs s’explique aussi par l’appartenance de la plupart des banques à des conglomérats qui induit un flou sur leurs intérêts. C’est le cas de la banque de Myawaddy, quatrième banque du pays en termes d’actifs, qui est entre les mains de l’armée régulière - la Tatmadaw. Cela se traduit par une absence d’intérêt marqué des banques européennes – mais également de celles d’Amérique du nord pour ce marché bancaire émergent.

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