Pour faire face à une répression de plus en plus sanglante, les protestataires au Coup d’état militaire rivalisent d’idées. La dernière en date, la “Révolution du Longyi”, nom de la jupe traditionnelle portée par les hommes et les femmes en Birmanie. Dans certaines villes du pays les femmes ont suspendu leur longyi à des cordes à linge ou des fils électrique dans la rue. Une superstition birmane interdit aux hommes de passer sous les habits portés sur la partie inférieure du corps des femmes, au risque de perdre leur virilité. Cette croyance sexiste fonctionne plutôt bien puisque certains militaires hésitent avant de franchir ces lignes recouvertes de vêtements. . “En cas de violence, si on doit courir, ça nous donne une longueur d’avance, car les militaires hésitent avant de franchir la ligne” déclare un jeune manifestant. Depuis le début de la protestation de nombreuses jeunes femmes sont en premières lignes. La première victime du mouvement, Mya Twettwet Khain, 19 ans, tuée d’une balle dans la tête à Napyidaw puis Kyal Sin, 20 ans, morte à Mandalay, sont devenues les icônes féminines du mouvement. Le 6 février à Yangon, ce sont aussi deux femmes, connues des mouvements féministes, qui ont mené les premières manifestations de masse. Toutes ces femmes se battent contre le putsch militaire avec l’espoir d’une nouvelle société moins patriarcal et plus égalitaire.