Le dernier rapport de l’ONG Myanmar Alliance for Transparency and Accountability (Mata) s’inquiète du fort dérapage des comptes des entreprises d’états dont les pertes, coûts et dépenses pourraient dépasser les 5 milliards d’euros pour l’année fiscale à venir (2019-2020) si rien n’est fait pour changer les manières de fonctionner de ces organisations. Dans ce rapport - pas encore disponible en ligne - intitulé « La Mauvaise gestion des ressources naturelles a-t-elle conduit à la corruption et à une malédiction des ressources ? », l’ONG pointe que les risques sont grands que la gabegie financière de ces entreprises soit aussi liée à de la corruption. Elle réclame donc des réformes rapides à la fois par souci de transparence mais également d’efficacité économique.
Le rapport calcule que les pertes, coûts et dépenses pour cette année fiscale seront de 7 600 milliards de kyats (près de 4,5 milliards d’euros) et devrait dépasser les 8 000 milliards l’année prochaine si rien n’est fait, ce qui représenterait presque un tiers de l’ensemble du budget de l’état (14,6 milliards d’euros en 2018-2019) pour une année ! Mata s’étonne d’un tel niveau pour certaines de ces entreprises qui encaissent d’énormes sommes en devises étrangères et sont toujours malgré tout dans le rouge. L’ONG ne voit que deux explications possibles : l’incompétence ou la corruption. Ce qui requiert des changements en profondeur dans les deux cas…
Il existe 31 entreprises d’état en Birmanie et pour cette année fiscale, leurs seules pertes se sont élevées au double de ce qui avait été prévu au budget, un sommet pour les 8 dernières années. Les pertes cumulées de 10 de ces entreprises, dont Electric Power Generation Enterprise, Myanmar Railways et News and Periodicals Enterprise (qui gère les médias d’état, notoirement partiaux) se montent déjà à 833 milliards de kyats, soit environ 500 millions d’euros.