« Les médecins ne veulent pas travailler dans notre région. La plupart des médecins affectés ont soit démissionné, soit demandé à être mutés dans d'autres zones. C'est pourquoi leurs postes sont vacants. Les médecins ne veulent pas venir parce qu’on est isolés, et peut-être aussi à cause des salaires », constate le député de la circonscription de Layshi, dans la région du Sagaing. Avec seulement deux médecins pour 130 000 habitants, la situation médicale de la zone auto-administrée de Naga est en effet critique. Cette zone est née de la constitution de 2008 et recouvre trois circonscriptions de la Birmanie : Lahe, Layshi, Nanyun. Elle couvre une région montagneuse et difficile d’accès, à la frontière avec l’Inde, et abrite des populations de l’ethnie Naga.
L’État a bien tenté d’attirer du personnel soignant dans cette zones reculée. Par exemple, en doublant le salaire des médecins s’il venait travailler sur ce territoire durant au moins quatre mois, mais rien n’y fait vraiment et malgré les déclarations, ces mesures semblent relever plus de la théorie que de la pratique. Le médecin de l’hôpital de Lahe, dans la zone autonome de Naga, déclare ainsi avoir certes reçu a une époque un salaires doublé, mais depuis de récents changements politiques, il ne perçoit plus qu’un salaire sans prime, soit 88 000 kyats (53 €) par mois.
La région de Sagaing n’est pas la seule à faire face à une pénurie de médecins. D’autres territoires où vivent des minorités ethniques sont concernés. Cette année, le gouvernement a proposé 600 postes de médecins dans des régions reculées mais seulement une trentaine de candidatures ont été reçues.