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AMEL – Agir pour l’espoir

Les locaux d'Amel à Haret HreikLes locaux d'Amel à Haret Hreik
Les locaux d'Amel à Haret Hreik
Écrit par Juliette Vincent
Publié le 12 septembre 2017, mis à jour le 13 novembre 2018

Avec 24 centres médicaux et six cliniques mobiles au Liban, Amel est l’une des plus grosses ONG du pays. Nous sommes partis à Haret Hreik, quartier populaire dans la banlieue sud de Beyrouth, à la rencontre des membres de l’association qui travaillent à la réintégration des personnes vulnérables.

 

Dans la classe des 7-8 ans du centre de Haret Hreik, des dessins sont accrochés aux murs colorés. Derrière leur bureau, les enfants attendent sagement. Ce matin, c’est la remise des cartables pour la rentrée. À l’intérieur, des crayons de couleur, des stylos et une trousse. Les enfants rayonnent. “Les aider à s’intégrer pour éviter que les enfants laissent tomber l’école” : c’est l’objectif d’Alexia, assistante coordinatrice du pôle éducatif. Un “soutien scolaire” est mis en place pour se mettre au niveau. Ce sont des programmes d’apprentissage en accéléré : trois heures par jour, trois fois par semaine.

 

1,8 million de services rendus

La maison Amel pour les droits de l’homme met en place une “école d’été” qui a pour particularité de proposer, pendant une semaine, une formation pour les juristes, les avocats et les jeunes sur le droit international humanitaire, le droit des conflits armés et les droits de l’homme.

Mais Amel, ce n’est pas que de l’éducation. Créée en 1979 par un groupe de médecins, journalistes et activistes, cette ONG non confessionnelle est basée sur trois piliers : service d’urgence, développement, promotion et protection des droits de l’homme. Principal objectif, permettre aux  aux personnes vulnérables, sans discrimination, d’avoir accès aux droits élémentaires et aux services de base.

Avec plus de 800 salariés, Amel met en place des activités reliées aux secteurs suivants : éducation, santé, protection, formation professionnelle et sécurité alimentaire. Au total, près de deux millions de services ont été rendus.

 

 

Dans le centre de Haret Hreik, Ola et Zeinab attendent les patients de la journée. L’une est assistante sociale, l’autre est infirmière. Le calme règne. “D’habitude, on reçoit plus de 20 patients par jour”, sourit Ola. Des consultations de médecine générale et des distributions de médicaments sur prescription sont offerts sur place. Le centre organise également des sessions de sensibilisation (planning familial, distribution de contraceptifs) ouvertes à tous.

Grâce aux unités mobiles de protection, l’association peut répondre aux besoins des enfants et des femmes. “Un support psycho social pour que chacun puisse bénéficier de leurs droits et prévenir en cas de danger” est mis à disposition, informe Virginie, coordinatrice de programme et partenaires.

Des programmes de genre mais aucune activité particulière pour les réfugiés syriens. “On les intègre, on cherche des financements pour avoir plus de moyens” explique Virginie. Tout le monde est égal devant la maladie. L’association a remarqué que “les salles d’attente font partie des rares espaces de communication entre les réfugiés et libanais”. Des réseaux d’entraide se créent.

 

 

“Dès qu’on voit un besoin, on agit”

Coordinatrice de terrain, la brune et pétillante Ghinwa présente les travaux réalisés par les femmes de l’association. Des coussins brodés, des bijoux et des tabliers sont disponibles à la vente. Un espace rempli de trésors faits main. Les femmes apprennent la couture mais aussi la coiffure ou la manucure. “Ce sont des low skills profession (métiers non qualifiés). Elles n’ont pas besoin de faire des études très poussées pour travailler”, explique Ghinwa.

Le but n’est pas de former des travailleurs, mais des citoyens. Grâce à ce programme de genre et de développement, un réseau de coopérative de femmes s’est développé. Au rez-de-chaussée du centre Amel, dans le quartier de l’Université internationale libanaise au Sud de Beyrouth, la boutique Menna vend la production de ces femmes. Amel les aide à participer à des foires internationales et nationales. C’est un support individualisé.

Sur le toit du centre, entre les tours du quartier chiite de Beyrouth et sous un soleil brûlant, un potager a été aménagé. Femmes et enfants s’occupent des plantes. Après la récolte, les fruits et les légumes sont utilisés pour les cours de cuisine. Les plats cuisinés lors de ces cours seront ensuite distribués aux familles vulnérables du quartier.

 

 

Le résultat est inespéré pour l’association. Prenant cette initiative pour modèle, les femmes se sont réunies et ont crée un groupe de traiteurs qui organise aujourd’hui des réceptions et des mariages. “La vision d’Amel : une très grande flexibilité”, soutient Virginie Lefèvre.

Sur la porte d’entrée de chaque classe, une affiche avec le logo d’un partenaire est accrochée. Devant la salle d’attente de la pharmacie, le logo du ministère des affaires étrangères allemand. Amel vit grâce aux contributions des donateurs et partenaires. L’agence française de développement, l’Unicef, Médecins du monde, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) participent à l’expansion de l’ONG.

Pour les ONG internationales, les coûts de support représentent, en moyenne, à 40% de leur budget. À Amel, ils sont très limités. “Notre comptable est sans arrêt sur le terrain. Le coordinateur médical peut s’improviser en formateur”, raconte Virginie. “C’est important pour nous de ne reproduire les divisions ou les hiérarchies qui peuvent parfois peser », ajoute-elle.

À Amel, tout le monde fait partie de la même équipe. Et ça se ressent.

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Publié le 12 septembre 2017, mis à jour le 13 novembre 2018

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