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Élections fédérales allemandes : victoire du SPD, déroute de la CDU

Le bundestagLe bundestag
© Maheshkumar Painam - Unsplash
Écrit par Miryam Harrat
Publié le 27 septembre 2021, mis à jour le 28 septembre 2021

Dimanche 26 septembre, 60,4 millions d’Allemands étaient appelés à voter aux élections législatives afin d’élire la nouvelle majorité qui élira à son tour le nouveau chancelier, marquant ainsi la fin de l’ère Merkel après 16 ans à la tête de la première puissance européenne.

 

La victoire du SPD et la déroute de la CDU 

C’était une soirée électorale pleine de suspense pour les différents partis en lice. Jusqu’à ce que ce matin après qu’un décompte officiel de la commission électorale n’annonce la victoire du SPD et de sa tête de liste Olaf Scholz avec 25,7% des suffrages devant la CDU-CSU d’Armin Laschet qui obtient un score historiquement bas avec 24,1% des voix. Une situation que le parti n’avait pas connue puisque ce dernier n’est jamais tombé sous la barre des 30%. Die Grünen (Les Verts) arrivent en troisième position avec 14,8% des voix, et le FDP en quatrième position avec 11,7% devant l’AfD qui enregistre 11% et Die Linke (Gauche radicale) qui fait moins de 5% ce qui ne lui assure même pas de pouvoir maintenir sa présence au Bundestag. Toutefois, malgré les 5% obtenus, ils restent quand même au Bundestag en raison des « Direktmandate » (mandat remporté directement par le candidat). En effet, le règlement stipule que si le parti qui se présente gagne avec plus de trois « Direktmandate », ce dernier peut siéger au Bundestag.


Qui sera le prochain chancelier ? 

La spécificité du système électoral allemand est telle que les Allemands ne votent pas pour élire un chancelier mais un parti. En effet, le parti arrivé en tête n’est pas forcément celui dont sera issu le prochain chancelier, dans le cas de ces élections, Olaf Scholz. Si dans le cas où la CDU-CSU arrive à négocier et à former une coalition qui forme le plus de voix que le SPD, Armin Laschet peut espérer être élu chancelier. Si au contraire, Olaf Scholz arrive à former une coalition qui forme le plus de voix, il pourra gouverner. 

 

Les possibles coalitions 

Après les résultats des élections, l’Allemagne entre maintenant dans une longue période de négociation pour former une coalition. Période durant laquelle Angela Merkel restera à la tête de la Chancellerie afin de gérer les affaires courantes. Une période incertaine tant les négociations s’annoncent difficiles au vu de l’émiettement des suffrages. Dans la configuration actuelle et afin d’obtenir une majorité au sein d’un Bundestag qui comptera 735 députés soit 136 de plus, cette dernière doit se composer de trois partis. Avec 14,8% des voix, Die Grünen (Verts) et le FDP avec ces 11,7% peuvent jouer les arbitres dans la formation de la prochaine coalition. Avec ses 206 députés, le SPD peut s’allier avec Die Grünen qui obtient 118 sièges et le FDP qui en obtient 92, formant ainsi une coalition dite « Ampelkoalition » (coalition feu tricolore). Une seconde possibilité serait que la CDU-CSU puisse former une coalition avec Die Grünen et le FDP, formant une coalition dite « Jamaïka » (coalition Jamaïque) mais selon un sondage de YouGov, une majorité des électeurs, soit 43% pensent que Olaf Scholz doit devenir le prochain chancelier. « Ce qui est certain, c’est que de nombreux citoyens veulent un changement de gouvernement et aussi parce qu’ils veulent que le prochain chancelier s’appelle Olaf Scholz. » a déclaré ce dernier après l’annonce des résultats hier soir. Toutefois, son rival Armin Laschet ne s’avoue pas vaincu car malgré les résultats « décevants » ce dernier n’entend pas rejoindre l’opposition et souhaite négocier pour former un gouvernement qui permettrait à la CDU-CSU de se maintenir au pouvoir. Le pays entre donc dans une période d’incertitude. 

 

 

 

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