Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

L'Allemagne approuve un projet de loi pour faire face à la pénurie de médicaments

roberto-sorin-RS0-h_pyByk-unsplashroberto-sorin-RS0-h_pyByk-unsplash
Médicaments © Roberto Sorin - Unsplash
Écrit par Sandra Champroux
Publié le 14 avril 2023, mis à jour le 5 mai 2023

Si la France connaît une crise à plusieurs niveaux dans le milieu médical, d’autant plus accentuée par la pandémie, l’Allemagne n’est pas en reste. Pour faire face à la pénurie de médicaments dans le pays, Berlin vient d'adopter un projet de loi.

 

Ces dernières années, les pénuries de médicaments se sont multipliées. Pour mettre fin à cela, le cabinet fédéral allemand vient d'approuver un projet de loi.

 

Sont concernés principalement les produits destinés au traitement des cancers et les antibiotiques. Mais à la fin de l'année dernière, certains médicaments pour enfants étaient également en pénurie dans de nombreuses pharmacies.

 

"Les enfants d'abord", a déclaré le ministre fédéral de la santé Lauterbach (SPD). "Je ne veux pas revivre une situation où nous ne pouvons pas nous occuper des enfants". Selon lui, cela est "inacceptable" dans un "pays prospère" comme l'Allemagne.

 

 

Vers un changement de la stratégie allemande en matière d’approvisionnement en médicaments ?

Afin d'éviter au mieux de tels problèmes à l'avenir, la loi s'attaque avant tout à un point central : l'argent. Karl Lauterbach a lui-même reconnu que l'Allemagne avait "exagéré l'économisation" dans l'approvisionnement en médicaments. Le gouvernement fédéral veut désormais corriger cela.

 

Pour les producteurs de médicaments, il doit être à nouveau plus intéressant d'approvisionner l'Allemagne. Jusqu'à présent, les caisses d'assurance maladie doivent se conformer à des critères visant à limiter les coûts lors de l'achat de médicaments dits génériques, c'est-à-dire non brevetés. Un montant fixe par exemple une valeur maximale pour le remboursement de certains médicaments.

 

Pour les caisses d'assurance maladie, cela signifie souvent le choix du fournisseur le moins cher, tandis que pour les fabricants, cela signifie de faibles marges bénéficiaires lors de la vente en République fédérale. C'est pourquoi les montants fixes ou les contrats de rabais négociés avec les fabricants seront à l'avenir supprimés pour la fourniture de médicaments destinés aux enfants.

 

En outre, la loi donne aux entreprises pharmaceutiques la possibilité d'augmenter une fois leurs prix de vente jusqu'à 50 pourcents du dernier prix de référence en vigueur.

 

 

 

 

Une crise du personnel soignant

A côté de la pénurie de médicaments, une autre crise se joue en Allemagne comme en France : le manque de personnel dans les hôpitaux.

La crise de la Covid ainsi que l’augmentation de l’espérance de vie moyenne nous l’ont rappelé : les besoins en personnel soignant vont augmenter considérablement dans les années à venir. Cependant, selon des chiffres provisoires, il y a moins de nouveaux apprentis dans le secteur.

En Allemagne, l'année dernière, environ 4000 personnes de moins qu'en 2021 ont conclu un contrat d'apprentissage dans le secteur des soins. Selon des chiffres provisoires, il s'agit d'une baisse de 7%, a rapporté l'Office fédéral des statistiques.

Alors qu'en 2021, 56.300 nouveaux contrats de formation en soins infirmiers avaient été conclus, ils n'étaient plus que 52.300 en 2022. Au total, 146.500 personnes étaient en formation pour devenir infirmier ou infirmière l'année dernière.

Une baisse d’autant plus inquiétante que le besoin en personnel soignant va considérablement augmenter dans les années à venir : fin mars dernier, l'Office fédéral de la statistique avait calculé que le nombre de personnes nécessitant des soins en Allemagne augmenterait de 37% d'ici 2055, uniquement en raison du vieillissement croissant.

 

Pour recevoir gratuitement notre newsletter du lundi au vendredi, inscrivez-vous !

Pour nous suivre sur FacebookTwitter et Instagram

Flash infos

    Pensez aussi à découvrir nos autres éditions

    © lepetitjournal.com 2024