La récompense est attribuée chaque année par la Chambre de Commerce Française de Barcelone aux jeunes entreprises innovantes. Cet événement était le premier rendez-vous "physique" pour la Chambre depuis huit mois.
Le directeur de la Chambre de Commerce Française de Barcelone, Philippe Saman, n'a pas caché son plaisir de retrouver enfin un public "en chair et en os", dans la salle d'exposition de Casa SEAT, à l'angle du Passeig de Gracia et de Diagonal, les artères les plus emblématiques de la capitale catalane. Car la remise du Ve Prix Entrepreneur Tech était le premier rendez-vous physique de la chambre de commerce française avec ses adhérents. Avec toutes les mesures de sécurité garanties, distance et gel hydroalcoolique compris !
Dans ce contexte très particulier de la crise sanitaire, l’événement s'est déroulé avec la tranquillité d'une normalité presque retrouvée, même si certains candidats à ce concours dédié aux start-up innovantes ont dû présenter leur projet par écran interposé. Le principe du prix Entrepreneur Tech est très clair : un pitch de quatre minutes devant un jury avisé pour présenter le projet le plus original. Huit entreprises avaient été sélectionnées pour l’occasion : Bettair (application de contrôle de la qualité de l’air), Converfit (stimulation des ventes online), Imotion Analytics (logiciel de reconnaissance visuelle), JustEdit (solution BtoB de créations vidéos), Kasaz (application d'aide aux transactions immobilières), Payflow (gestion des avances sur salaires), Sinqro (aide à la gestion des ventes pour les restaurants et Yogosha (sécurité des systèmes d'informations).
Un service d'avenir
C'est l'une des plus jeunes équipes en compétition, représentant la société Payflow, qui a remporté cette année ce Prix Entrepreneur Tech. Son dirigeant et créateur, Benoît Menardo, a su convaincre ses aînés du jury de l'avenir de sa jeune entreprise, et au delà des services qu'elle propose. Payflow offre une solution simple et rapide (à travers une application mobile) permettant aux salariés d'encaisser la partie du salaire qui leur revient à n'importe quel moment, sans attendre la fin du mois. Autrement dit, si la personne décide de toucher sa paye le 15 du mois, elle pourra immédiatement recevoir par virement à peu près la moitié de son salaire (qui lui sera évidemment déduit en fin de mois).
Un service qui est facturé aux entreprises (1 € par salarié) et "qui rend le personnel plus heureux", explique Benoît Menardo : "Ce sont plutôt les jeunes qui sont intéressés par ce genre de service, ce qui nous laisse penser que l'avance sur salaire deviendra un jour la règle, alors que très peu d'entreprises y recourent actuellement". De fait, le système est plus connu en Grande Bretagne (15% des salariés concernés) et surtout aux États-Unis (près de 30% des salariés), alors qu'il concerne à peine 0,1% de la population active en Espagne.
Les professionnels et investisseurs chargés d'attribuer le Prix Entrepreneur Tech ont en tout cas été convaincus par ces perspectives qui augurent d'un bon développement pour la start-up Payflow, basée à Barcelone et Madrid, et qui prévoit dès l'an prochain un déploiement international.