Julio Iglesias de Ussel (Photo Lepetitjournal.com)
L'Ambassadeur a salué cette initiative, ainsi que l'analyse menée par le sociologue Julio Iglesias de Ussel. Le but: démontrer quelles sont les caractéristiques sociologiques et culturelles des couples franco-espagnols. Entendez par là leurs goûts, leur vie quotidienne, la langue de communication utilisée, leurs relations sociales et familiales. Envisagent-ils l'Espagne comme terre d'adoption pour leurs enfants ?
"L'auberge espagnole" ou la fusion des cultures
La réponse est : OUI. En effet, 98,3% des couples franco-espagnols pensent que le sol ibérique est un endroit idéal pour vivre, et 69,3% qu'il est idéal pour y construire une famille. Julio Iglesias a rappelé Claude Lévi-Strauss, notant que le mariage "international" favorise considérablement les échanges sociaux et commerciaux entre les groupes de cultures différentes. D'ailleurs, si les normes de vie quotidienne du couple sont rapidement "espagnolisées", les goûts en matière de musique, cinéma et littérature restent homogènes. C'est bien une manifestation de la mondialisation culturelle actuelle, favorisée par la mobilité professionnelle et académique, dont le programme Erasmus reste un des symboles les plus forts.
Cependant, on doit remarquer que 47,9% des personnes ayant répondu à l'enquête choisissent pour leurs enfants le système d'éducation français contre 43,6% pour le système éducatif espagnol. Malgré tout, la majorité de ces enfants se sentiront plutôt espagnols (37,2%) que français (4,7%). L'humour était également au rendez-vous ce soir-là : la sociologie a démontré que le football restait le seul "territoire de la fidélité maximale" à son pays d'origine.
Romantisme et parité
Au-delà de leur fameux orgueil, les Français ne déçoivent pas quand à leur réputation de grands romantiques. Ils sont en effet 59,4% à affirmer s'être installés en Espagne avec leur conjoint "par amour", alors que 24,7% l'ont fait "pour raisons professionnelles". A l'heure où Internet devient un moyen de communication ancré dans les m?urs, les relations à distance, familiales ou amoureuses, sont plus aisées à maintenir qu'au temps des cigognes livreuses de nouveaux-nés.
Dans un pays encore considéré comme machiste (pour 59% des interrogés), voici un élément pouvant expliquer le succès des hommes français : leur participation plus intensive en cuisine. En effet, environ 38,8% d'entre eux s'activent aux fourneaux contre 35,6% d'Espagnols. On notera qu'au-delà de la nationalité, le "culinaire quotidien" reste le privilège des dames?
Mais l'ensemble des résultats dénote un sentiment très positif quand à ces échanges, un réel désir de s'approprier une culture nouvelle, dans une Espagne où l'on se sent très vite accueilli.
Un seul bémol à ce concert de louanges sur ce pays "idéal" : 91% de ces couples le jugerait justement "trop bruyant".
Sarah BOSQUET (www.lepetitjournal.com ? Madrid) jeudi 11 février 2010