Après plus de deux mois de confinement et de normes sanitaires collectives, une bien triste pollution fait surface : celle des masques et des gants en plastique.
Alors que la contamination de l'air a chuté de 60% en moyenne dans les agglomérations espagnoles, c'est maintenant les déchets plastiques de protection du virus qui menacent l'environnement. La situation met honteusement en avant le manque d'éthique écologique d'une partie de la population. Par indifférence ou par irresponsabilité, certains habitants jettent un peu n'importe où les équipements de protection de la pandémie de Covid-19. Les autorités alertent : les masques pour les voies respiratoires ou les gants ne doivent en aucun cas être abandonnés sur la voie publique. Un geste civique à adopter comme un automatisme, compte tenu du risque pour l'environnement mais également pour la santé publique.
Des masques et des gants dans la mer
Le matériel de protection et d'hygiène est entré dans notre vie quotidienne. Mais leur nouvel usage obligatoire dans les lieux publics a multiplié la pollution. Les déchets sanitaires retrouvés au sol en Espagne sont le reflet de mauvais comportements responsables de la contamination de la mer, comme pour le traitement des déchets en plastique. Les masques de protection des voies respiratoires tout comme les gants abandonnés dans le caniveau peuvent atterrir dans la nature ou rejoindre les fleuves puis les océans, où chaque pièce peut mettre cent ans à se décomposer. Ils doivent être placés dans un sac et jetés la poubelle destinée aux résidus "autres", et non pas dans le container destiné aux plastiques.
Avec des millions de masques utilisés quotidiennement, les écologistes tirent la sonnette d'alarme. Des déchets sanitaires de l'épidémie ont été retrouvés sur plusieurs plages dans le monde. En Méditerranée, des masques jetables ont été collectés au fond de l'eau au large de la côte d'Azur, de la côte valencienne ainsi qu'autour de l'Italie. En Espagne, les communes du littoral atlantique et des îles canaries sont également préoccupées par la multiplication de ces déchets dans l'eau et sur les rivages.
Un foyer d'infection
Pour éviter l'abandon du matériel et limiter la quantité de déchets sanitaires non contrôlés, plusieurs communautés espagnoles ont décidé de sanctionner les comportements inciviques. Non seulement pour les conséquences sur l'environnement local et les fleuves, mais avant tout pour le risque sanitaire que représente, en temps d'épidémie, le matériel de protection individuelle jeté pouvant être infecté. L'abandon de masques hygiéniques ou de gants pourra coûter de 100 à 3.000 euros de contravention à son auteur en fonction des mairies, pour le risque qu'il fait encourir à l'ensemble de la population. Les communes de Tolède, Cádix et Burgos ont déjà annoncé la distribution d'amendes pour contrôler cette nouvelle pollution.