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La Diada au confluent du mouvement indépendantiste 

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Écrit par Kristen Collie
Publié le 10 septembre 2018, mis à jour le 11 septembre 2018

Ce mardi 11 septembre marque la Diada, journée nationale de la Catalogne, sur fond de mouvement indépendantiste et dans un contexte particulièrement tendu. Véritable symbole commémorant la défense de Barcelone lors de son siège en 1714, une grande manifestation se déroulera, en parallèle, avenue Diagonal à Barcelone. 

 

Commémorée chaque année depuis 1886 et proclamée officiellement fête nationale de la Catalogne en 1980, la Diada Nacional de Catalunya est l’occasion pour les Catalans de célébrer leur région et pour les indépendantistes d’instrumentaliser cette journée nationale au profit d’une démonstration de force. Cette année encore, une manifestation pacifique aura lieu avenue Diagonal à Barcelone, où près de 500.000 indépendantistes sont attendus. "Ils seront au minimum 440.000 à défiler ce mardi", a précisé la présidente de l’ANC (Assemblée Nationale Catalane), Elisenda Paluzia. Cette manifestation intervient moins d’un an après le référendum d’autodétermination, organisé le 1er octobre 2017, où le "oui" l’avait emporté à 90% (pour seulement 42% de participation), lors d'un suffrage largement contesté. Depuis, les relations entre les indépendantistes au pouvoir en Catalogne et le pouvoir central espagnol connaissent une certaine détente. Lundi 3 septembre, Pedro Sánchez a d’ailleurs promis un référendum portant sur un nouveau statut de la Catalogne et permettant de renforcer son degré d'autonomie.  

 


Aux origines de la Diada 

11 septembre 1714. La fin du siège de Barcelone, marque l’épilogue de la guerre de succession d’Espagne (1701-1714) opposant l’archiduc Charles Louis d’Autriche, soutenu notamment par la Grande-Bretagne et les Pays-Bas, à Philippe V, candidat de la France pour le trône d’Espagne, laissé vacant, faute d’héritier, par le dernier Habsbourg espagnol, Charles II. Evénement décisif à l’échelle espagnole, ce siège de Barcelone (25 juillet 1713 - 11 septembre 1714) a une résonnance particulière en Catalogne. Il marque, en effet, la fin de l’autonomie catalane, principauté depuis 1162 et l'union des royaumes d'Aragon. Barcelone tombée au main de Philippe V, la Catalogne s'est alors retrouvée rattachée au Royaume d'Espagne via la signature des décrets de Nueva Planta. Long de 11 mois, ce siège a vu l’armée du futur roi d’Espagne, Philippe V, estimée à 40.000 hommes, se mesurer à l’infiniment moins nombreuse armée princière. C’est ainsi la défense héroïque des hommes de l’illustre Rafael Casanova, commandant des troupes catalanes, qui est commémorée plus que l’événement en lui-même. 

 


Un instrument du mouvement indépendantiste ? 

Le premier statut d’autonomie de la Catalogne sous la forme de la "Generalitat", est octroyé par la Seconde République, le 14 avril 1931. Annulé sous la dictature franquiste, et rétabli en 1978, après la transition démocratique qui suit la mort du Caudillo, ce statut d’autonomie est, depuis, loin de faire l’unanimité et s’est accompagné d’une vague de mouvements indépendantistes, menant in fine au referendum du 1er octobre 2017. Dans un tel contexte, marqué également par la "guerre des rubans jaunes", les indépendantistes vont cette année encore instrumentaliser cette journée nationale afin de la transformer en plaidoyer pour l’indépendance, en essayant de maintenir au plus haut l'exaltation du mouvement, qui doit sa persistance à un climat de tension constant, qui ne saurait s'amoindrir. 

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