Qui va àGérone pour la première fois visite El Call (le quartier juif le mieux conservéde la Catalogne) et fait le tour des vieux quartiers en suivant le chemin de ronde perchésur les murailles. Depuis quelques années, le circuit touristique s'achève devant le nouveau musée consacréau cinéma qui expose la prestigieuse collection Tomàs Mallol.
Si la visite a lieu un samedi, l'animation des rues ralentit considérablement le circuit urbain. A plus forte raison si ce samedi tombe le 7 octobre... soit samedi prochain. De 9h à14h, en effet, il y aura la bagatelle de trois foires artistiques (l'une dans la rue Mercaders, l'autre sur la place Miquel Santaló et la troisième dans la rue St.Francesc), deux foires artisanales réparties entre la rue Santa Clara et la Rambla de la Llibertat, et trois marchés : le marchéhebdomadaire dans le grand parc de La Devesa, le marchéaux fleurs dans la Rambla de la Llibertat et le Marchéde la Lionne dans la rue Jaume Pons Martí.
L'imagination au pouvoir
Au passage, ne manquez pas de déposer un baiser sur l'arrière-train de la lionne qui grimpe sur une colonne àcôtéde l'église St Félix, car conformément àla tradition, "si tu vas àGérone, n'oublie pas d'embrasser la lionne". La ville, de fait, est un puits de légendes : il y a "les pets de l'évêque"faits en meringue par le pâtissier Frederic Faure, le Tarlàaux airs de bouffons que se balance sur une barre suspendue dans la rue de l'Argenteria, la girouette cancanière de la cathédrale qui écoute tous les secrets des gironnais, et les mouches de Saint Narcisse qui, selon la légende, ont aidéàvaincre les français grâce àune avalanche d'insectes sur l'ennemi, lors d'unem bataille restée dans les mémoires.
Persuadépeut-être que la bestiole ailée qui décore le manche des couteaux Laguiole était une mouche, le restaurant Albereda a choisi ce célèbre couteau français pour découper la savoureuse viande de Gérone. En réalité, il s'agit d'une abeille et - comble de l'ironie ! - cette abeille est souvent associée àNapoléon, l'ennemi juréde Gérone, qui se souvient de "la Guerre du Français"comme l'un des épisodes les plus tragiques de son histoire. Si vous souhaitez en faire la remarque, on vous adressera sûrement un clin d'?il amuséet chargéd'indulgence. C'est de bonne guerre !
Isabelle BARBOT (www.lepetitjournal.com) 5 octobre 2006