Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 5

Le parcours de deux expatriés français pour revenir en Thaïlande

Coronavirus Thailande françaisCoronavirus Thailande français
REUTERS/Athit Perawongmetha - Certaines catégories de voyageurs sont autorisées à venir en Thaïlande mais doivent remplir un certain nombre de conditions et se placer en quarantaine de 14 jours
Écrit par Catherine Vanesse
Publié le 22 juillet 2020, mis à jour le 22 juillet 2020

En quarantaine dans des hôtels de Bangkok, deux Français partagent leurs expériences sur leurs retours en Thaïlande après plus de quatre mois “coincés” en France. 

Après avoir pris des mesures drastiques en mars et avril pour lutter contre la propagation de l’épidémie de coronavirus, en interdisant l'accès aux pays à la plupart des voyageurs et en arrêtant une partie de l'activité publique, les autorités thaïlandaises ont relâché progressivement les restrictions sur les déplacements de personnes et rouvert les commerces. 

Mais, alors que le pays n’a plus enregistré de nouvelle infection locale depuis près de deux mois, le gouvernement se veut très prudent et dit vouloir maintenir au plus bas les risques d’importation du Covid-19 en limitant l’accès du pays à certaines catégories de personnes. 

Ce n’est que depuis le 1er juillet que certaines catégories de voyageurs sont autorisées à venir en Thaïlande et sous conditions.

Deux Français, Christian Ferrero et Jean Charles, sont actuellement en quarantaine dans des hôtels désignés par le gouvernement depuis le jeudi 16 juillet. Comme beaucoup d’autres, ils s’étaient rendus pour un court séjour auprès de leur famille respective au mois de mars avant de se retrouver bloqués en France avec la fermeture de l’espace aérien thaïlandais depuis le 3 avril.

Jean Charles, enseignant dans une école maternelle à Pattaya, possède un visa et un permis de travail au sein de la même école depuis trois ans. “J’ai commencé à prendre contact avec l’ambassade de Thaïlande à Paris le 5 juin pour entamer les démarches pour rentrer, le problème, c’est qu’il n’y avait pas encore de vol à ce moment-là”, commente le trentenaire. 

En Thaïlande depuis 15 ans et marié à une Thaïlandaise, Christian dispose également d’un permis de travail. “Je suis salarié pour la compagnie Nokia. Je gère une équipe sur la zone Asie-Pacifique donc j’ai l’habitude de travailler à distance, être en France pendant tout ce temps, le seul inconvénient peut-être est que je n’ai pas pu rencontrer certains clients”, relate-t-il. 

Quarantaine en hotel en Thailande
Mosaïque de photos composée par Jean Charles pour illustrer son arrivée et sa quarantaine dans un hôtel de Bangkok

Pour entamer les démarches pour pouvoir revenir en Thaïlande, ils ont dû contacter l’ambassade de Thaïlande à Paris afin d’obtenir le “Certificate of Entry”, pour cela, ils ont dû fournir : copie du passeport, permis de travail, assurance maladie couvrant toutes les dépenses de traitement médical, y compris COVID- 19 d’une valeur d’au moins 100.000 USD pendant 1 an, réservation du billet d’avion, réservation de l’hôtel. 

“Les démarches, c’est un peu le serpent qui se mord la queue!”, explique Christian. “Pour réserver un hôtel, il faut pouvoir montrer ses billets d’avion. Pour confirmer ses billets d’avion, il faut obtenir le Certificat d’entrée et pour obtenir ce certificat d’entrée, il faut montrer une réservation dans un des hôtels désignés pour les quarantaines.

La difficulté c’est de mettre en adéquation l’hôtel et le vol. Les hôtels un peu raisonnables au niveau des tarifs sont pris d’assaut et il faut en trouver un qui accepte de décaler les réservations en cas d’annulation ou de report du vol”, précise le sexagénaire qui a mis près de trois semaines avant d’obtenir son Certificat d’entrée et de pouvoir embarquer dans un vol depuis Francfort pour Bangkok. 

Pour y arriver, les deux hommes félicitent les équipes de l’ambassade de Thaïlande en France. “J’ai trouvé le personnel très réactif, si j’envoyais un mail dans la matinée, je recevais une réponse dans la journée”, commente Jean. 

Christian et Jean étaient dans le même avion qui assurait la liaison depuis Francfort vers Bangkok. Christian avait acheté un billet via la compagnie aérienne Lufthansa pour le mois de mai, un vol qui n’a cessé d’être repoussé jusqu’au 15 juillet. Jean a quant à lui eu son billet en étant placé sur la liste des personnes pouvant être rapatriées en Thaïlande. En effet, le vol était à la base organisée pour rapatrier des Thaïlandais, majoritairement des étudiants, explique Jean. Mais des places restées vacantes ont été proposées aux étrangers qui souhaitaient rentrer en Thaïlande. “Je n’ai pas eu le choix que de prendre un billet en classe économique premium à 1.080 euros. Apparemment nous étions les deux seuls Français sur ce vol”, ajoute Jean. 

La date et l’heure du vol n’ont également été confirmées que la veille au soir du départ, de quoi ajouter une petite dose de stress et d’incertitude. 

À l’isolement

“À l’arrivée à Bangkok, une allée de ‘cosmonautes’ nous attendait! Il y a un contraste dans les mesures de sécurité entre la Thaïlande et l’Europe. Après, il y a des mesures un peu idiotes, dans l’avion nous sommes les uns à côté des autres et une fois dans l’aéroport il faut garder nos distances”, déplore Christian.

À leur arrivée, Christian et Jean sont chacun dirigés vers leur hôtel pour effectuer leur période de quarantaine, le premier est à Nonthaburi dans une chambre à 45.000 bahts pour 2 semaines tandis que Christian est dans le centre de Bangkok et paye 40.000 bahts, l’un des hôtels les moins chers. 

“Je passe mon temps entre la télévision et l’ordinateur et des appels téléphoniques de temps en temps. En dehors de cela, depuis mon arrivée dans l’hôtel, je n’ai été en contact avec personne. J’ai une belle vue depuis ma chambre”, dit Jean avec bonne humeur. 

Une sérénité que partage Christian : “La chambre est convenable, cela ne se passe pas trop mal, mais heureusement que je peux travailler, ça occupe”. 

Actuellement, la liste comprend 26 hôtels certifiés par les autorités thaïlandaises pour accueillir les étrangers lors de leur période de quarantaine obligatoire avec des prix démarrant à 29.000 bahts par personne pour 14 nuits et trois repas par jours et pouvant monter jusqu’à 200.000 bahts - pour voir la liste cliquez ici puis sur l'onglet Alternative State Quarantine (ASQ).

Lors des séjours en quarantaine, les étrangers doivent se soumettre à deux tests du Covid-19, ils doivent également prendre leur température et envoyer les résultats via Line. La première semaine, en attendant les résultats du premier test du Covid-19, ils doivent nettoyer eux-mêmes leur chambre, aucun contact avec le personnel de l’hôtel ne peut avoir lieu, à moins que ce ne soit pour être emmené dans un hôpital en cas d’infection ou de résultat positif au test du Covid-19. 

“Nous ne pouvons pas commander de nourriture de l’extérieur non plus, mais j’ai quand même pu leur demander de me faire deux ou trois courses. Par contre, l’alcool est interdit, pour les prochains cela peut être utile d’avoir une bouteille de réserve dans la valise!”, plaisante Jean. 

Lire aussi sur le site de l'ambassade de France en Thaïlande

    Flash infos

      Pensez aussi à découvrir nos autres éditions

      © lepetitjournal.com 2024