Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 1

Depuis Bangkok le Premier ministre malaisien réprouve les droits LGBT

Malaisie droits LGBTMalaisie droits LGBT
Lillian SUWANRUMPHA / AFP
Écrit par Lepetitjournal.com Bangkok avec AFP
Publié le 26 octobre 2018, mis à jour le 26 novembre 2019

Le Premier minsitre malaisien Mahathir Mohamad a déclaré jeudi depuis Bangkok que son pays ne pouvait pas accepter les droits des LGBT tels que le mariage homosexuel, les considérant comme des valeurs "occidentales".

Ces propos directs interviennent dans un contexte d'intolérance croissante à l'égard de la communauté LGBT en Malaisie.

"En ce moment, nous n'acceptons pas les LGBT, mais s'ils (l'Occident) veulent les accepter, c'est leur affaire. Ne nous y forcez pas", a déclaré l'homme de 93 ans devant un public venu nombreux l’écouter à l’université  Chulalongkorn de Bangkok au deuxième jour de sa visite d'Etat en Thaïlande.

A l’opposé de la Malaisie, la Thaïlande apparait comme l’un des endroit les plus ”gay-friendly” d’Asie, voire du monde. Le pays s’appuie d’ailleurs sur cette image pour attirer un tourisme homosexuel et s’affiche comme un havre de paix pour les personnes stigmatisées chez elles pour leur orientation sexuelle ou leur genre.

Selon l’étude  “Gay Happiness Index” de 2015, la Thaïlande est le 1e pays d’Asie du Sud-Est où il fait bon vivre en tant qu’homosexuel et le 16e au niveau mondial.

Officiellement en Thaïlande, les mariages du même sexe ne sont pas reconnus. Mais des mariages symboliques sont tenus, souvent en présence de moines bouddhistes. 

En 2013, l’Autorité thaïlandaise du tourisme (TAT) lançait une campagne à New York pour les séduire: "Go Thai, be free", disait le slogan publicitaire.

"L'institution du mariage, l'institution de la famille a été négligée en Occident. Pourquoi devrions-nous suivre cela? Notre système de valeurs est aussi bon", a ajouté le Premier ministre Malaisien jeudi. "S'ils (l'Ouest) ont décidé un jour de se promener nus, devons-nous faire de même?"

La Malaisie applique un système juridique double qui donne aux tribunaux islamiques le droit de traiter les questions religieuses et familiales pour les citoyens musulmans, qui représentent plus de 60% de la population. Les lois islamiques sont également surveillées par différents États en Malaisie.

Mahathir est revenu au poste de Premier ministre cette année après une victoire surprise aux élections nationales de mai dans un contexte de frustration générale suscitée par la corruption en Malaisie. Mais les mesures populaires visant à éliminer les méfaits du gouvernement ont éclipsé certaines de ses déclarations controversées sur les droits des LGBT et le peuple juif, qu'il a qualifiés de "nez crochus".

Le ministre  malaisien des Affaires islamiques a déjà critiqué les homosexuels et, en septembre, Mahathir a déclaré que les unions de même sexe ne convenaient pas à la Malaisie, ce sur quoi il a de nouveau insisté dans ses remarques à Bangkok.

"Par exemple, en Occident aujourd’hui, des hommes épousent des hommes, des femmes épousent des femmes. La famille n'est pas composée de père, de mère et d'enfants, mais de deux hommes qui adoptent un enfant de quelqu'un", a-t-il déclaré jeudi au cours de la période de questions. "Ils s'appellent une famille."

En dépit de sa position, Mahathir a récemment dénoncé la bastonnade de deux femmes accusées d'avoir eu des relations sexuelles lesbiennes en Malaisie.

La punition a été exécutée devant plus de 100 spectateurs devant un tribunal islamique début septembre dans l'Etat conservateur du Nord, Terengganu.

Selon les militants, c’était la première fois que des femmes étaient battues pour relations homosexuelles en Malaisie, augmentant ainsi les craintes de la communauté LGBT du pays.

Lors de la première partie de sa visite en Thaïlande, Mahathir a rencontré le chef de la junte, Prayut Chan-O-Cha, et a promis l'aide de la Malaisie en tant que facilitateur des négociations entre l'État thaïlandais à majorité bouddhiste et les insurgés malais-musulmans qui vivent de la frontière commune et demandent une plus grande autonomie vis-à-vis de Bangkok.

La région est aux prises avec une insurrection sanglante mais sanglante depuis plus de dix ans, alors que les rebelles recherchent plus d'autonomie.

Flash infos

    Pensez aussi à découvrir nos autres éditions

    © lepetitjournal.com 2024