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Départ estival en France pour des boursiers thaïlandais

Séjour linguistique en FranceSéjour linguistique en France
Écrit par Pierre QUEFFELEC
Publié le 1 juillet 2014, mis à jour le 24 août 2018

Plusieurs étudiants thaïlandais partent chaque année en France pour des séjours linguistiques de quelques semaines à l’occasion desquels ils découvrent l’hexagone et la culture française. Quatre étudiants méritants vont s’envoler cette semaine pour Paris où ils auront notamment le privilège de défiler sur les Champs-Elysées le 14 juillet. Certains partiront ensuite pour 3 semaines dans la ville de Vichy, d'autres en Alsace. Rencontre

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Le 14 juillet sur les Champs Elysées
Quatre étudiants issus des universités de Khon Kaen, Chiang Mai, Chulalongkorn et Silpakorn, seront accueillis à Paris le 5 juillet. Ils seront logés dans un hôtel ou dans un internat de lycée parisien. Ils commenceront les répétitions pour le défilé le 8 juillet. Entre les répétitions, ils auront du temps libre pour découvrir Paris et des activités culturelles leur seront proposées. Le 14 juillet, ils défileront sur les Champs Elysées.
Ils quitteront Paris le 15 juillet pour Vichy où ils seront logés en familles d’accueil pour suivre un stage linguistique de 3 semaines au CAVILAM.

Le Mot D'or des élèves et des étudiants
"Le Mot D'or" (Coupe francophone des affaires et Coupe du français des affaires)a réuni depuis sa création en 1988 plus de 500.000 candidats, élèves et étudiants, dans 42 pays et récompensé plus de 60.000 lauréats.
Organisé par l'association "Actions pour promouvoir le français des affaires" (APFA), en collaboration avec des institutions locales, "Le Mot D'or" regroupe la Coupe francophone des affaires (pour les candidats francophones) et la Coupe du français des affaires (pour les candidats non francophones étudiant le français des affaires).


LabCitoyen 2014
Ce programme est ouvert à des jeunes de 18 à 25 ans. Onze jours en immersion, du 6 au 16 juillet 2014.  La 2ème édition de "LabCitoyen" est intitulée : "Les droits de l'Homme à l'ère du numérique" avec une attention particulière portée à la question de la place d'internet et des réseaux sociaux dans la défense des droits et des libertés. Il se déroule entièrement en français. L’objectif est de promouvoir notre langue en montrant qu’elle est un moyen pour débattre et agir sur les grandes questions de notre temps.

Mets la France en musique
Pour participer les candidats ont juste à sélectionner une chanson française sortie depuis l’an 2000, de l’interpréter face à une caméra puis de la mettre en ligne sur la page Facebook www.facebook.com/ouijeparlefrancaisenthailande. Les 10 interprètes les plus populaires se retrouvent pour une finale en public dans l’auditorium de l’Alliance française, en présence d’un jury composé de professionnels de la musique. Le vainqueur désigné se voit offrir un séjour de formation musicale en France. Au terme de son séjour, il ou elle enregistre sa propre composition dans un studio, épaulé par des professionnels de la musique.
 

Chaque année, un millier de Thaïlandais, comme d’autres étudiants des quatre coins du monde, bénéficient de la part du gouvernement français de bourses d’excellence qui leur permettent de poursuivre leurs études de master ou de doctorat en France dans des domaines tels que la science, les arts, le management, le droit, les sciences politiques et le français. Ces lauréats se rendent dans les meilleurs établissements d’enseignement supérieur de France : l’Institut Français de la Mode (IFM), Sciences Po, l’Ecole des Mines de Nantes, Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris (ENSBA), l’Ecole Nationale d’Administration (ENA), etc.

"L’Ambassade [de France en Thaïlande] continue d’avoir un programme de bourses ambitieux avec une augmentation des bourses scientifiques", explique l’Attachée de Coopération pour le Français en Thaïlande, Delphine Derniaux. "En ce qui concerne les bourses pour le français en 2013, 38 bourses de stage pour professeurs, étudiants et élèves du secondaire ont été accordées ainsi que 26 bourses de sécurité sociale et bourses d’études longue durée en co-financement pour suivre des Masters ou doctorats. On estime qu’entre 800 et 1000 étudiants vont étudier en France chaque année".

"LabCitoyen", "Mets la France en musique", "Le Mot d’Or", sont des stages linguistiques courts qui se déroulent dans l’hexagone pour permettre aux apprenants de français de perfectionner leur maitrise de la langue tout en vivant une expérience culturelle marquante.
Les stages ont souvent lieu en province car les coûts sont moins élevés et il est plus facile d’y trouver des familles d’accueil. Cela permet aussi de montrer à ces étudiants que la France ne se limite pas aux Champs-Elysées.

LePetitJournal.com a rencontré quatre étudiants bénéficiaires d’un de ces programmes avant leur départ prévu cette semaine. Ils nous livrent leur espoirs, leurs craintes et leurs attentes pour l’avenir.

Surangkana Na Lamphun (Thammassat, faculté des arts libéraux, 4e année)

Surangkana a gagné le "Mot d’or". Avec 6 ans d’études du français, cette jeune fille de Lampang est très à l’aise avec la langue de Molière. Et il suffit de lire le texte de présentation de son projet d’entreprise pour se rendre compte qu’elle ne se contente pas de composer de jolies phrases, mais qu’elle sait utiliser le français pour structurer et mettre en valeur une argumentation riche de sens, débordante d’idées et haute en couleurs.

Elle a choisi d’apprendre le français car elle considérait que c’était un plus par rapport à l’anglais, que tout le monde est censé apprendre. Elle avoue aussi que la proximité des deux langues rendait l’apprentissage des deux plus facile.

Si elle a gagné le Mot d’or cette année, elle ne partira en France qu’en 2015. Son séjour durera une semaine et se déroulera à Paris. "Je ne suis jamais allée en France", avoue-t-elle. "J’imagine une belle architecture avec beaucoup d’art. J’ai appris les arts libéraux, donc je vois Paris à travers l’art".

La mère de Surangkana a une ferme à Lampang, à 90 kilomètres au sud de Chiang Mai. Cela lui a inspiré l’an dernier un projet de création de gite rural. Et c’est le sujet qu’elle a choisi pour le concours du Mot d’or. "Si cela peut se réaliser, j’aimerais faire cela à Lampang", dit-elle. "Je pense que la campagne est trop peu développée, et puis ma mère est seule avec ma grand-mère. Donc, j’ai fondé ce projet pour rester avec elle là-bas". Un rêve qui n’est pas dénué d’un certain réalisme. "Pour cela, j’ai besoin d’argent, donc je travaillerai d’abord à Bangkok puis je chercherai des investisseurs", explique la jeune femme.

Comme pour la plupart des étudiants à qui nous avons posé la question, sa crainte est de ne pas pouvoir communiquer avec les Français sur place. Elle se réjouit en revanche de se faire de nouvelles amitiés, de pouvoir échanger avec des étudiants francophones d’autres pays, tout en améliorant son français. "J’aimerais discuter avec eux de la situation de leur pays, de leur culture, parler du sujet de leur texte (pour le Mot d’or), échanger des idées, etc."

Janjira Kingkannak (Université de Khon Kaen)

Janjira "Ice" Kingkannak a 21 ans, et est étudiante en troisième année de Licence Lettre en Français à l’Université de KhonKaen. Originaire de la province de Surin, à 450 km au nord-est de Bangkok, près de la frontière du Cambodge, elle est l’ainée d’une famille de riziculteurs. Cette Francophone enthousiaste découvrira la France grâce aux bourses de stages offertes par l’Ambassade de France en Thaïlande (formation linguistique intensive et visites culturelles d’un mois).

Son choix du français lui vient de sa famille."C’est ma tante qui m’a conseillée d’apprendre le français parce c’est un atout pour mon avenir professionnel et personnel", dit-elle. "J’ai appris le français au début grâce aux livres et à l’enseignement qu’elle m’a donnée."

Au départ, sa mère était réticente et inquiète à l’idée qu’elle parte en France. "Elle pense que c’est trop loin et notre famille n’a pas beaucoup de ressources financières", explique Janjira. "Mais mon professeur m’a bien aidée pour la convaincre".

Janjira espère pouvoir visiter de nombreux sites touristiques comme l’incontournable Tour Eiffel, mais elle cite aussi le Mont Saint-Michel ou encore le Mont Blanc. "Je souhaite aussi discuter avec des gens accueillants et apprendre des us et coutumes", dit-elle avec envie. "Par exemple, je crois qu’en France vous aimez le contact humain, se serrer la main, faire la bise".
Elle se dit aussi très excitée à l’idée de savourer des plats occidentaux, manger du pain à chaque repas, et déguster pour la première fois du vin.

Pour ce qui est de ses craintes vis à vis d’un tel voyage, elleaun peu peur des agressions et aussi de se perdre dans les transports. "J’ai le sentiment que la nourriture thaïe va me manquer, particulièrement le riz, car je n’ai pas l’habitude de l’acheter", ajoute-t-elle en riant.

Concernant sont avenir, elle aimerait travailler là où la langue française occupe une place importante, par exemple guide touristique, ou bien professeur de français à l’école primaire.
Janjira sort tout juste d’un stage avec LePetitJournal.com à Bangkok. "Je me suis intéressée au PetitJournal.com parce qu’il est présent dans de nombreux pays et qu’on y parle de la Thaïlande en français. Je voulais également améliorer mon français à l’écrit et à l'oral."

L’équipe du Petitjournal.com et les stagiaires français que Janjira a côtoyés - et qui lui ont permis de pratiquer son français chaque jour - peuvent témoigner des excellents progrès qu’elle a réalisés, et qu'elle doit avant tout grâce à son enthousiasme et sont attachement à la langue.

Nattapol Jedsadathitikul (4e année, faculté des lettres, université Silpakorn)

Comme Janjira, Nattapola obtenu une bourse d’un mois : une semaine à Paris et trois semaines à Vichy, une ville que connait Nattapol car elle prête son nom à des produits cosmétiques.

Très bon locuteur de français, Nattapol a choisi d’apprendre cette langue sur la suggestion de ses parents. "Ma mère m’a dit qu’il était important de pouvoir parler plusieurs langues pour pouvoir communiquer avec le monde entier", explique-t-il."Et le français est parlé par plus de 200.000 personnes sur cinq continents". Nattapol en est à sa sixième année de français,qu’il étudie en majeur (anglais en mineur).

Ce jeune homme originaire de la province de Petchaburi vit avec sa mère qui tient un petit commerce là-bas. Après ses études, il veut être guide touristique ou interprète/traducteur.

Lorsqu’il évoque son voyage en France, Nattapol se dit très heureux de pouvoir participer au défilé du 14 juillet. "Je l’avais appris dans les livres, et là, je vais le voir en vrai !", se réjouit-il. Durant son séjour, il espère perfectionner son français (déjà très avancé), découvrir de près les architectures françaises, la mode. "Je vais pouvoir communiquer avec des étudiants d’autres pays, partager des opinions, et aussi découvrir la culture des Français". Nattapol s’est déjà fait une petite idée intéressante sur la culture française. "Pour moi les Français sont stricts, rationnels, indépendants, très différents des Thaïlandais qui sont obéissants et aiment l’uniforme". Il espère également que son voyage lui ouvrira l’esprit à d’autres manières de penser. "Je ne veux pas d’uniforme", dit-il.
Quand on lui demande d’évoquer ses craintes, lui aussi a, comme ses camarades, peur de ne pouvoir communiquer avec les Français. "On me parle aussi des nombreux voleurs", ajoute-t-il.

Nichapa Pornicha (Rangsit 4e année)

Nichapa a gagné le concours de chant "Mets la France en musique" avec la chanson "Ma philosophie" d’Amel Bent et "Ma famille" de Jean-Jacques Goldman. Elle va partir 10 jours pour l’Alsace en passant par Paris. "C’est amusant de venir apprendre à chanter avec des gens d’autres pays", se réjouit-elle. "J’espère voir des concerts de jazz, ce sera magnifique".
La lauréate du concours dit n’avoir jamais pris de cours de chants. "J’aime chanter dans la salle de bain", dit-elle modestement.
La raison qui l’a poussée à apprendre le français est le désir d’être polyglotte."Et puis le français est charmant", dit-elle.
"A l’école, nous avons le choix entre le chinois et le français. Le chinois est trop compliqué, et puis je voulais une langue européenne".
Quand on lui demande si elle a quelque appréhension à effectuer ce voyage en France, Nichapa avoue qu’elle a peur de ne pas comprendre et se faire comprendre des Français.
Mais elle est très enthousiaste à l’idée de découvrir la Tour Eiffel, le Louvre, la cuisine française (pain et foie gras en tête !).
Cette ancienne stagiaire de l’ambassade de Belgique à Bangkok voit ce voyage comme une bonne expérience qui devrait la pousser à continuer de perfectionner le français et se mettre aussi à apprendre la chanson.
Dans l’avenir, Nichapa aimerait travailler dans les affaires ou être interprète. Mais avant de se lancer, elle souhaite partir étudier en France.

Parmi les boursiers qui partent cette semaine, la France invite aussi un étudiant sur le programme Labcitoyen. Le lauréat est Peerawit Khantisuk, un étudiant de 19 ans en faculté de sciences politiques à l’université de Chulalongkorn, titulaire d’un bon DELF B1.

Pierre Queffelec-square
Publié le 1 juillet 2014, mis à jour le 24 août 2018

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