Le nombre de véhicules dans la capitale thaïlandaise a augmenté de 10% entre 2012 et 2011, ce qui pose des problèmes insolubles de circulation. Plusieurs solutions sont envisagées mais aucun remède miracle ne se profile à l'horizon?
Attendre 30 minutes à un feu rouge du fait d'une route engorgée, parcourir 8 km en trois heures, notamment par temps de pluie? Il n'est pas rare que les automobilistes bangkokiens vivent ce type de mésaventures. Et ce, un peu trop souvent à leur goût sans aucun doute. La mégalopole thaïlandaise déborde de voitures. En effet, 7,5 millions de véhicules sont enregistrés dans une ville forte de 9 millions d'habitants. La tendance à la croissance est d'autant plus favorisée que le gouvernement fait bénéficier à tout acheteur d'un premier véhicule d'un crédit d'impôt de 100.000 bahts. 1,2 million de Thaïlandais ont déjà bénéficié de cette mesure, qui court jusqu'en 2015.
Ce crédit d'impôt coûtera au total à l'État la bagatelle de 91 milliards de bahts. Le nombre de véhicules enregistrés a augmenté de 10% à Bangkok entre la fin 2011 et la fin 2012, contre 6% de hausse entre 2010 et 2011. Sur la seule année fiscale de 2012, 470.000 nouvelles voitures et 456.000 nouvelles motos ont été mises en circulation à Bangkok.
Manque de routes et solutions alternatives
Si ce plan gouvernemental, jugé populiste par ses détracteurs, est pointé du doigt pour expliquer la recrudescence d'embouteillages monstres dans la capitale, Amorn Kitchawengkul, vice-gouverneur de la Bangkok Metropolitan Administration, explique dans le Bangkok Post (1er juin) que la ville manque cruellement de routes.
La cité s'appuie sur un réseau de 8.000 km, ce qui ne couvrirait que le quart des besoins en la matière selon certains spécialistes. Bangkok n'a pas assez d'espaces pour construire de nouvelles routes et l'enveloppe allouée par le BMA à l'achat de terrains, reste restreinte. La BMA annonce toutefois la création de 19 nouveaux axes de communication d'ici 2014. La congestion du trafic est particulièrement prégnante de 6h à 9h et de 16h à 19h du lundi au vendredi.
Interrogé par le quotidien anglophone, Chula Sukamanop, directeur général de l'Office des transports au ministère éponyme, estime que la solution réside dans une meilleure régulation du trafic. Il prône donc la mise en place de politiques alternatives : tarif incitatif (20 bahts par jour) permettant d'utiliser tous les transports en commun, augmentation des taxes sur le GPL et l'essence, mise en place une circulation alternée en fonction des numéros de plaques d'immatriculation?
Il reconnaît toutefois que la ville doit développer son réseau de transports en commun, avant de chercher à inciter les Bangkokiens à laisser leur véhicule au garage. Augmenter le nombre de lignes de métros aérien et souterrain peut représenter une solution, mais elle est coûteuse et ne pourra voir le jour que sur du long terme. Accroître le transport fluvial est aussi envisagé. Mais rien de vraiment concret ne se profile à l'horizon. Les automobilistes de Bangkok devront prendre leur mal en patience.
Par LB mercredi 5 juin 2013