Le nouveau gouvernement thaïlandais approuvé par le roi

La relance de l’économie thaïlandaise sera l’une des priorités du nouveau Premier ministre thaïlandais et de sa coalition hétéroclite, alors que les prévisions de croissance déjà modestes pour 2023 paraissent de moins en moins réalistes.

La chute des exportations et des investissements dans un contexte de ralentissement mondial et de forte inflation viennent en effet peser sur la déjà lente reprise de l’après Covid, comme le montrent les chiffres du deuxième trimestre, qui sont bien en dessous des prévisions ainsi que du résultat du trimestre précédent.

Cela a d’ores et déjà amené le Conseil national de développement économique et social (NESDC) à revoir à la baisse, en août, sa fourchette de croissance pour cette année à 2,5-3%, contre 2,7-3,7% estimée précédemment.

La banque centrale a pour sa part indiqué le mois dernier que l’objectif de 3,6% de croissance pour 2023 allait vraisemblablement être revu à la baisse.

Aux difficultés économiques est venue s’ajouter l’incertitude politique. La Thaïlande, qui a procédé à des élections législatives en mai, aura dû attendre quatre mois pour voir la nouvelle administration se mettre en place. Une nouvelle équipe qui ne reflète pas vraiment le résultat du scrutin, puisque le parti sorti vainqueur des urnes n'y figure pas contrairement à ses plus francs opposants.

Le Premier ministre, Srettha Thavisin, était le candidat du parti Pheu Thai, parti arrivé deuxième aux élections de mai. Il doit sa nomination au soutien des partis pro-militaires qui l’ont rejoint récemment pour former une coalition hétéroclite rassemblant des sensibilités politiques diverses.

Le Pheu Thai gèrera les portefeuilles du Commerce, des Finances, des Transports, de la Défense, des Affaires étrangères, et de la Santé.

Son principal partenaire de coalition, le Bhumjaithai, connu pour avoir promu la dépénalisation du cannabis, supervisera les ministères de l'Éducation, de l'Intérieur et du Travail.

Les partis conservateurs et pro-militaires dirigeront pour leur part les ministères de l’énergie et de l’environnement.

Srettha Thavisin et son gouvernement de 33 ministres doivent encore prêter serment devant le roi, et prononcer le discours de politique générale devant le Parlement avant de se mettre au travail.

Le nouveau Premier ministre, qui gèrera aussi le portefeuille des Finances, a fait savoir que l'un des premiers sujet à l’ordre du jour serait l’augmentation du coût de la vie et que le gouvernement s’attacherait notamment à en réduire sans attendre les prix de l'électricité et du gaz.

Même si un certain nombre d’analystes doutent de la capacité du Premier ministre à mener une politique claire et cohérente avec une coalition gouvernementale rassemblant 11 partis aux tendances très diverses, cette dernière a néanmoins convenu au préalable de soutenir un certain nombre de mesures.

Figurent notamment le projet de multiplier quasiment par deux le SMIC, celui de distribuer une allocation de 10.000 bahts à tous les Thaïlandais de plus de 16 ans pour consommer dans un rayon de 4 kilomètres autour du domicile, la réduction immédiate du prix du gaz de cuisine, du diesel et de l'électricité, et augmenter le prix des denrées agricoles pour soutenir les fermiers.