Paetongtarn Shinawatra, candidate thaïlandaise au poste de Premier ministre en tête des sondages, a donné naissance lundi à un petit garçon, deux semaines avant le scrutin à l’issue duquel elle espère ramener au pouvoir le mouvement populiste fondé par son père.
Agée de 36 ans, Paetongtarn a annoncé l’heureux événement sur ses pages officielles Facebook et Instagram avec une photo du nouveau-né.
"Salut, je m'appelle Prutthasin Sooksawas, surnom Thasin", disait le post. "Merci pour tout le soutien. Dans les quelques jours qui viennent, attendez d'abord que ma mère se remette, puis je rencontrerai la presse."
Surnommée Ung Ing, Paetongtarn est ressortie le plus souvent des multiples sondages réalisés ces derniers mois comme le premier choix des électeurs pour le poste Premier ministre, échangeant parfois sa place avec Pita Limjaroenrat, du parti d'opposition progressiste Move Forward.
Sa grossesse ne l'a éloignée de la campagne électorale que très récemment.
Mais quoiqu’il en soit, elle bénéficie de l’aura associée à son nom de famille et de la popularité solide du parti Pheu Thai.
De récents sondages en Thaïlande ont donné les partis d'opposition grands favoris de ces élections avec des marges qui pourraient poser des problèmes au Premier ministre sortant Prayuth Chan-O-Cha, arrivé au pouvoir à l’issue d'un coup d'État en 2014 contre le gouvernement dirigé alors par la tante de Paetongtarn, Yingluck Shinawatra.
Le père de Paetongtarn et frère de Yingluck, l'ancien magnat des télécoms Thaksin Shinawatra, a lui-même été renversé lors d'un coup d'État militaire en 2006. Thaksin et Yingluck vivent tous deux en exil volontaire pour échapper à des condamnations de justice que leurs alliés dénoncent comme étant avant tout destinées à empêcher leur retour en politique.
Prayuth Chan-O-Cha, qui est devenu Premier ministre civil après les élections de 2019 organisées par la junte, était à la quatrième place avec 13,72 % d’opinions favorables dans un sondage à la mi-avril demandant aux électeurs quel était leur candidat préféré pour le poste de Premier ministre.
Mais le camp conservateur dispose dans son jeu d’un atout de taille, puisque le soutien du Sénat et ses 250 sièges lui est pour ainsi dire acquis, la junte ayant nommé ses membres avant les dernières élections. A l'issue du scrutin de 2019, les 250 sénateurs avait voté en faveur de la nomination de Prayuth Chan-O-Cha, dont le parti avait remporté moins de sièges à la chambre basse que le Pheu Thai sorti premier des urnes.
Les 250 sénateurs nommés votent en effet aux côtés des 500 députés élus pour nommer le Premier ministre. Il est donc possible que le parti sorti majoritaire des urnes se voie souffler le poste de Premier ministre si le Sénat vote contre.
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