Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

L'interview de Naâman, "Beyond the Pacific".

Naâman Beyond the pacificNaâman Beyond the pacific
Naâman, de passage à Auckland, lors de sa tournée Beyond the Pacific © Maeva Ativ
Écrit par Nicolas Roger
Publié le 18 novembre 2018, mis à jour le 7 octobre 2020

Mercredi 14 novembre 2018, il est 18h30 lorsque Pierre, le manager de Naâman, nous accueille chaleureusement au two-nine-five Karangahape rd. Fraichement arrivés de l'aéroport, Martin de son vrai prénom, et sa troupe, étaient encore au Vanuatu quelques heures auparavant, pour un énième concert dans le cadre de la tournée Beyond the Pacific présentant le 3ème album du jeune reggaeman français : Beyond. 

La Nouvelle-Zélande mais aussi l'Australie, la Calédo ou encore le Vanuatu c'est plutôt pas mal beyond tout ça, l'objectif est réussi non ? 

Ouais carrément (rire) On arrive d'une grosse tournée d'un an en France, alors le Pacifique, c'est aussi une sorte de récompense. On part avec une toute petite équipe et on va profiter à l'autre bout de la planète. C'est assez fou ! L'avantage aussi, c'est que dans ce coin du monde, le reggae a une place vachement importante surtout dans les petites îles comme le Vanuatu ou la Nouvelle-Calédonie. Là-bas le reggae est super. Il passe à la radio et y'à beaucoup d'artistes. 

C'est vrai ça, pourquoi le reggae ne passe pas davantage à la radio en France ?

C’est peut être parce que les gens dans le reggae sont des indépendants. On a envie de faire les choses nous-mêmes. On créé notre label. On est pas signé dans une grosse maison de disque. Alors que les radios, elles, elles passent les musiques qui sont faites en label et avec qui ils ont des contrats. Du coup le reggae ne passe pas. 

Pourquoi avoir choisir de revenir en Nouvelle-Zélande ? 

La dernière fois qu'on est venu ici, il y a 2 ans, on est resté moins de 48h. On a fait un seul concert qui s'était très bien passé malgré que l'endroit ne soit pas forcément bien adapté. Mais il y avait beaucoup de monde et une super ambiance. Du coup, forcément, en repassant en Nouvelle-Calédonie et en Australie on se dit forcément qu'on va repasser en Nouvelle-Zélande. On a envie de le refaire et l'avantage c'est qu'on a 3 concerts cette fois-ci (ndlr : Auckland puis Wellington et Christchurch) et ça c'est super !

 

Naâman Auckland
 © Maeva Ativ


Est-ce que le public présent dans tes concerts à l'étranger a changé depuis deux ans ? 

La première fois qu'on est venu, les gens venaient parce qu'il se passait un truc. Ils avaient entendu dire qu'un artiste était là et donc ils venaient. La différence maintenant c'est qu'ils viennent parce qu'ils se rappellent (rire), ils ont écouté les morceaux... C'est ça la plus grosse différence. Les gens savent un peu plus à quoi s'attendre quand ils viennent. 

Les gens te reconnaissent ?

Ouais c'est ça qui nous étonne même (rire) Là par exemple, en Nouvelle-Calédonie, on passe dans les tribus comme à LIFOU. Ils connaissent tous le morceau Kanaky qu'on a fait avec des artistes locaux et qui est passé à la radio là-bas. C'est ça qui est vraiment touchant quand on vient. Il n'y a pas que les métropolitains expatriés qui nous écoutent mais il y a tout le monde.  

Tu as pu ressentir un effet "référendum" d'ailleurs ? 

Non la musique c'est au-dessus de ça. Les gens qui nous ont fait venir, nos amis, ils savaient pas trop ce qu'il pouvait se passer. Mais nous on a pas vu de tension. Au contraire, la musique c'est ce qui rassemble. On fait monter des artistes sur scènes, des kanaks et des caldoches pour partager un moment de musique. Et c'est que de l'amour. 

En quoi la tournée d'il y a deux ans a pu avoir une influence sur l'album Beyond ? 

Les tournées ont toujours une influence même si parfois c'est pas toujours perceptible. En revenant du Vanuatu où ils écoutent beaucoup de reggae et notamment beaucoup de reggae roots, on s'est dit :  "C'est vrai qu'on pourrait peut-être refaire quelques morceaux reggae classique" . Là-bas ils le chantent vachement et ils le jouent vachement bien aussi. 

Sinon en allant en Inde par exemple, on est tombé sur des gens qui font de la musique très spirituelle et ça me manquait un peu dans mes albums. Du coup, dans le 2ème album, il y a des morceaux plus posés, plus méditatifs et ça ça vient de ça. Ça vient du fait de rencontrer des gens qui apprécient cette musique-là et qui nous la font aimer aussi. 

 

Naâman Auckland
Fatbabs et Naâman sur le balcon de leur Airbnb à Auckland  © Maeva Ativ


Ton 3ème album est d'ailleurs plus riche musicalement parlant. On entend par exemple du violon pour la première fois

Je suis un vrai fan de reggae et on a toujours voulu faire quelque chose qui nous ressemble. On fait d'ailleurs toujours des choses qui nous ressemble. C'est pour ça qu'on a toujours fait du reggae hip-hop avec  des morceaux qui sont toujours très reggae. Le violon par exemple, ça faisait 6 ans qu'on tournait et on a rencontré des musiciens qu'on adore et notamment ce violoniste. On a aussi rencontré les choristes de Groundation qui étaient sur le 2ème album, on s'entend bien, on fait beaucoup de tournées et du coup pour le 3ème on les réinvite. On a aussi rencontré les gars de Tryo sur quelques tournées donc forcément ils sont sur l'album. 

Toutes les rencontres sont utiles ... 

Les rencontres mais aussi l'expérience. Pour le premier album à Kingston, c'est deux ingé son légendaires jamaïcains qui chapotent tout le truc donc forcément on écoute et on suit. On prend un peu d'expérience. Le deuxième, on croit qu'on a l'expérience et du coup on va à Paris et on le fait tout seul. Et là y'a des trucs qui sonnent moins bien musicalement. Pour le 3ème album, on arrive avec ces deux expériences-là. On fait différemment et forcément la musique est plus travaillée.

Tu as toujours été fan de reggae ou ton style et tes goûts musicaux ont évolué ?

J'ai écouté beaucoup de choses en adorant mais sans jamais forcément tomber fan de quoique ce soit. Puis à l'âge de 12 - 13 ans j'a écouté le reggae et j'ai capté que c'était vraiment la musique qui me parlait. Il m'a quand même fallu 15 ans pour écouter "tout ce qui s’était fait" dans la reggae  

Auckland puis ensuite Wellington et Christchurch en Nouvelle-Zélande avant de terminer ta tournée à Tahiti. Qu'est-ce que tu vas faire ensuite ? 

On rentre en France (rire) Fatbabs va sortir un album solo. C'est le prochain projet qu'on va sortir sur notre label Big Scoop avec tout ce qui s'en suit. La promo, les tournées etc.

 

Naâman Auckland
Photo de famille avec Fatbabs, Rémi, Nicolas, Naâman, Arthur et Pierre  © Maeva Ativ

 

Flash infos

    Pensez aussi à découvrir nos autres éditions

    © lepetitjournal.com 2024