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«Quien fue a Sevilla, perdio’ su silla», expression à savoir avant d’aller à Seville

Littéralement l’expression ultra connue et utilisée « Quien fue a Sevilla perdió su silla » (Qui va à Séville perd sa chaise), est une phrase utilisée comme avertissement pour que ceux qui abandonnent provisoirement et volontairement une charge ou un lieu, et ne réclament rien à leur retour s'il se trouve occupé par un autre. Pour la comprendre, il faut remonter au XVe siècle, à une période riche en intrigues et en rebondissements politiques en Espagne. Cette phrase, encore largement utilisée aujourd'hui, puise son sens dans un épisode marquant de l'histoire espagnole. Le message est clair : lorsque l'on possède des avantages, il faut se garder de les abandonner sous peine de voir les envieux se les approprier avant notre retour...

Quien fue a Sevilla, perdio’ su sillaQuien fue a Sevilla, perdio’ su silla
«Qui va à Séville perd sa chaise» (@joseangelrios92)
Écrit par Marie Lucca
Publié le 28 mai 2024, mis à jour le 28 mai 2024

Retour sur cette expression qui a marqué l’histoire

L'espagnol est une langue aux multiples facettes, riche en accents variés, emprunts linguistiques, et expressions idiomatiques qui diffèrent selon les régions. Au fil du temps, des traductions et des adaptations phonétiques ont donné naissance à de nouveaux termes et expressions. Parmi ces dernières, « Quien fue a Sevilla perdió su silla » se distingue par sa pertinence historique et sa pérennité.

Quien fue a Sevilla perdió su silla
Archevèque Alonso III de Fonseca (Wikipedia)

Une origine royale

L'histoire derrière cette expression remonte au règne d'Henri IV de Castille. Alonso de Fonseca y Ulloa, archevêque de Séville et homme de confiance du roi, a été chargé de pacifier la région de Galice, en proie à des troubles. Pour ce faire, il laisse son neveu, fraîchement nommé archevêque de Saint-Jacques-de-Compostelle, le remplacer temporairement à Séville. Cependant, à son retour, Fonseca se heurte au refus de son neveu de lui rendre son poste, créant une controverse qui marque l'époque.

Cette dispute, bien que résolue grâce à l'intervention du pape Pie II et du roi Henri IV, a laissé une trace indélébile dans la mémoire collective sous la forme de cette maxime : «Quien se fue de Sevilla perdió su silla». L'expression met en garde contre les risques de perdre sa position en s'absentant, une leçon toujours d'actualité.

 

Des variantes régionales

Au fil des siècles, cette expression a évolué, donnant lieu à diverses variantes régionales. Parmi les plus connues figurent « Quien fue a Sevilla, perdió su silla, y quien fue a Aragón se la encontró » et « Quien fue a Jerez, la perdió otra vez ». Chaque version apporte sa propre nuance, enrichissant ainsi le répertoire des expressions idiomatiques espagnoles.

Aujourd'hui, « Quien fue a Sevilla perdió su silla » demeure une expression vivante et significative, reflétant non seulement une leçon de prudence, mais aussi la richesse linguistique et culturelle de l'Espagne.

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