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Les Malacitanos de la Coracha revendiquent leur mémoire

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La Coracha, 1880-1890.
Écrit par Houda Belabd
Publié le 20 juillet 2020, mis à jour le 21 juillet 2020

Depuis longtemps, plusieurs associations de “Malacitanos”, les citoyens de la ville de Malaga, ont dénoncé la démolition de la Coracha, parlant de «perte définitive d'un patrimoine culturel et architectural singulier».

Un des faubourgs séculaires de la ville de Malaga, celui de la Coracha, s’est, aujourd’hui, réduit à peau de chagrin. Jadis limitrophe du vieux port, au sud de la citadelle, longeant le bord de mer, il doit son nom à sa proximité avec les coquillages, et avec la coquille qui le reliait au château de Gibralfaro.

Aujourd’hui, ses anciens habitants se ressouviennent, non sans regret, de souvenirs de leur enfance passée entre ses venelles, les passages et ruelles de ce quartier. Et quels souvenirs ! Par-ci des photographies, jaunies par le temps, témoignant de son architecture vernaculaire typiquement andalouse. Par-là, des cartes postales, dénichées dans les bons vieux mercadillos hebdomadaires, contre une minuscule poignée de pesetas. Partout, des effigies de casitas blancas, ces maisonnettes blanches pétries de pierres, d’histoire et de mémoire.

La Coracha Malaga

La Coracha, des origines à nos jours

C’est au milieu du XVe siècle que les premières maisonnettes de la Coracha ont été construites, en blocs de pierre rappelant vaguement des sommets montagneux. Elles longeaient le vieux port de Malaga, en toute quiétude.

Selon plusieurs récits historiques, en 1786, quand le château de Gibralfaro et son Alcazaba ont commencé à perdre leur fonction militaire et à Se dégrader fortement, les fondations de leurs murs ont été exploitées par des malacitanos (des habitants de Malaga, ndlr) à faibles revenus.

En effet, profitant des pierres de la forteresse et s'appuyant contre les murs du bastion militaire, un bon nombre de familles ont élu domicile dans ces espaces. Quelques décennies plus tard, un quartier avec son architecture andalouse ibérique a été bâti et a commencé à faire parler de lui et pas Toujours en bien.

Démolir, c’est prémunir !

D’ailleurs, en 1821, la municipalité envisagea la démolition de tous les bâtiments, qui n’abritaient plus que 400 habitants, Y compris ceux de la colline, avec les vestiges qui en résultent. Ce fut, d’après les édiles de l’époque, dans l’optique d’entreprendre la canalisation du fleuve Guadalmedina.

Selon les écrits de l’architecte Manuel Rivera Valentín, «la brise marine ne pouvait plus atteindre le centre-ville ». Pour l'historien Javier Noriega, le syndicat mercantile déplorait incessamment l'état du quartier avec un éclairage quasiment inexistant et une hygiène des plus douteuse.

La Coracha Malaga

Une version appuyée par Manuel Olmedo Checa, membre de l'Académie Royale des beaux-arts de San Telmo. Selon ses dires, les habitations localisées en première ligne donnant sur la ville et la mer ne représentaient pas l’image de la ville. C’était un quartier imparfait, qui manquait cruellement du moindre assainissement. C’était un ghetto incroyablement insalubre.

Le début du processus de réhabilitation

À partir de 1931 et grâce à l’implication invétérée du politicien Ricardo de Orueta , en étroite collaboration avec les architectes Palacios y Torres Balbás et quelques figures emblématiques de la direction générale des beaux-arts, les premiers travaux de restauration sont, enfin, sortis des limbes. Les murs de l’Alcazaba, eux, ont été rasés quelques années plus tard

Ces travaux herculiens ont reçu un grand coup de pouce financier en 1937, par les soins de Juan Temboury, politicien, professeur universitaire et amoureux de Malaga, sa ville natale. 30 ans plus tard le quartier a commencé à être reconnu comme l'un des plus symboliques et des plus modernes de la ville.

La Coracha Malaga Histoire

Retomber dans l’abandon

Au cours de la décennie de 1970, le quartier a subi une détérioration progressive en raison de l'indifférence des nouveaux gouvernements municipaux. Mais en 1998, le maire Celia Villalobo, a mis un terme au long scénario d'expropriation et d'expulsion des habitants de la Coracha, ceux qui y demeuraient encore. D’ailleurs, de nos jours, il ne demeure de ce quartier qu'un seul bâtiment, transformé en musée.

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Les ruelles de la Coracha, elles, ont été remplacées par des sentiers aménagés et par des mercadillos, des marchés dans lesquels nous pouvons rencontrer les nostalgiques des lieux, parmi eux, un nombre non négligeable de ses anciens habitants

 

 

 

 

 

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