Jeudi 30 mai : jour de fête pour San Fernando, le saint patron de Séville

Fernando III, figure emblématique de la Reconquista, est à l’origine de la réunification des royaumes de Castille et de León. Né entre 1199 et 1201, ce roi visionnaire a marqué l’histoire de l’Espagne par ses conquêtes décisives et la christianisation de Séville. Canonisé en 1671, il demeure un symbole de foi et de courage, vénéré comme le saint patron de la ville. Découvrez comment ce souverain légendaire a façonné Séville et laissé une empreinte indélébile sur son patrimoine. 

Un militaire devenu saint 

Fernando III, saint patron de Séville, fils d'Alphonse IX et de Berenguela, est né à Valparaíso entre 1199 et 1201. Après la mort de son cousin Enrique en 1217 et de son père Alfonso IX en 1230, il hérite des couronnes de Castille et de León, unifiant ainsi les deux royaumes. 

Artisan majeur de la Reconquista dès 1224, Fernando III réussit à étendre le territoire de la couronne de Castille sur une grande partie de l’Espagne, notamment grâce à la conquête de la basse vallée du Guadalquivir : Córdoba (1236), Jaén (1246) et Séville (1248), avec l'aide de la flotte de Ramón Bonifaz. Une partie de la province de Cadix reste alors sous son contrôle, avant d'être conquise par son fils Alfonso X et le Royaume de Grenade par les Rois Catholiques.

Fernando III meurt en 1252 et est enterré dans la chapelle royale de la cathédrale de Séville, au pied de Notre-Dame des Rois, patronne de la ville. Il est canonisé en 1671, et sa fête est célébrée le 30 mai, jour où son corps incorruptible est exposé.

Des visions légendaires

La prise de Séville est marquée par une longue campagne militaire ponctuée d'épisodes légendaires. On raconte que Fernando III a eu une vision de la Vierge annonçant la capture de la ville. Déguisé, il se serait introduit dans Séville pour étudier ses défenses de l'intérieur. Il aurait également réparé de ses mains une bannière portant l'image de la Vierge, brisée par une flèche ennemie, et a été ainsi honoré par la Guilde des Tailleurs. 

Le 23 novembre 1248, le dernier chef musulman de Séville, Aboul Hassan, remet les clés de la ville à Fernando III. Par la suite, jusqu'à sa mort quatre ans plus tard, le roi réorganise et christianise Séville. Il accorde à la ville la juridiction de Tolède, fonde des couvents et des paroisses, et distribue diverses maisons et terres parmi ses chevaliers.

Le refondateur chrétien de Séville

Fernando III meurt dans le palais de Séville en 1252 et est enterré dans l'ancienne mosquée, transformée en cathédrale. La ville a toujours vénéré la mémoire du roi Ferdinand, considéré comme le refondateur chrétien de Séville, combinant les figures du guerrier, du législateur et de l'homme de foi.

Cette vénération a atteint son apogée après la canonisation du roi au XVIIe siècle. Depuis lors, San Fernando est non seulement un symbole, mais aussi un saint patron et protecteur de Séville. 

Le saint patron est toujours une figure ancrée dans les traditions des sévillans, qui profitent de ce jour de repos pour admirer les processions qui ont lieu le 29 au soir, et se réunir autour de grandes tablées festives le lendemain. Si les processions ne sont pas aussi spectaculaires que celles de la Semana Santa, dont les chars sont bien plus impressionnants, et manquent à l’appel les « nazarenos », les membres des fratries de la ville, elles attirent tout de même les curieux et les fervents toute la journée. 

La Semaine sainte de San Fernando a été déclarée « Fête d'intérêt touristique national d'Andalousie » en 2003.